Maroc – Algérie : ping-pong (pas très) diplomatique
Déclarations hostiles, accusations d’espionnage, convocations d’ambassadeurs, communiqué, contre-communiqué… La saga du consul marocain d’Oran se poursuit, enclenchant ces derniers jours une véritable joute entre Rabat et Alger. Récit d’une nouvelle escalade entre les deux voisins.
![Le ministre marocain des Affaires étrangères Nasser Bourita arrive pour une table ronde sur le Sahara au siège européen des Nations Unies à Genève, le 5 décembre 2018. © Martial Trezzini/AP/SIPA](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2020/06/15/sipa_ap22278808_000005.jpg)
Le ministre marocain des Affaires étrangères Nasser Bourita arrive pour une table ronde sur le Sahara au siège européen des Nations Unies à Genève, le 5 décembre 2018. © Martial Trezzini/AP/SIPA
Le dérapage diplomatique du consul du Maroc à Oran, mi-mai, devait forcément connaître une suite. Dans une vidéo diffusée sur Internet, le diplomate tentait de justifier le retard du rapatriement des Marocains bloqués en Algérie. « Nous sommes dans un pays ennemi », pouvait-on entendre distinctement. Et si la véracité de l’enregistrement est contestée à Rabat, le royaume a malgré tout rappelé le responsable au pays, le 4 juin.
Histoire classée ? Pas totalement. Les hostilités ont repris après un commentaire du porte-parole de la présidence algérienne ce mardi 9 juin. Lors d’une conférence de presse, Belaïd Mohand Oussaïd a affirmé que « le consul du Maroc a quitté le territoire national à la demande de l’Algérie, son attitude a dépassé toutes les limites de la convenance. » Et le haut responsable d’insister : « Nous avons demandé son départ. Son comportement était prévisible. Nous avons découvert que c’est un agent des services de renseignements marocains désigné consul à Oran pour d’autres raisons. »
Il n’a fallu que quelques heures au ministre des Affaires étrangères (MAE) marocain pour répliquer, via une déclaration à l’agence officielle MAP dans un premier temps. « Le Maroc a d’abord pensé ne pas réagir à ces affirmations irresponsables auxquelles nous sommes habitués depuis des décennies, tonne Nasser Bourita. Toutefois, devant la gravité extrême de tels propos, le Maroc exprime sa consternation face à ces allégations émanant d’un représentant d’une institution censée faire preuve de discernement et de retenue. »
Diplomate ou espion
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