Entre l’Égypte et la Libye, une relation tumulteuse depuis 1969

Soutien du maréchal Khalifa Haftar, l’Égypte a présenté le 6 juin une nouvelle initiative de paix pour la Libye et joue un rôle influent dans le conflit. Pour quelle raison ? L’explication est à chercher dans la relation historique entre ces deux voisins.

Le président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi (au centre), le maréchal Khalifa Haftar (à dr.) et le porte-parole du parlement libyen installé à Tobrouk, Aguila Saleh, le 6 juin 2020, au Caire. © AFP

Le président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi (au centre), le maréchal Khalifa Haftar (à dr.) et le porte-parole du parlement libyen installé à Tobrouk, Aguila Saleh, le 6 juin 2020, au Caire. © AFP

Publié le 25 juin 2020 Lecture : 7 minutes.

Après sa tentative de coup d’État à Tripoli en février 2014, Khalifa Haftar, ancien protégé de la CIA américaine tombé en disgrâce, s’est attiré le mépris de nombreux Libyens. En Égypte, en revanche, les dirigeants ont tout de suite pris au sérieux voire respecté ce commandant qui promettait de s’attaquer aux groupes « terroristes ». Le Caire considérait alors que l’Est de la Libye, qui s’étend de Syrte à la frontière égyptienne, était devenu un dangereux repère de milices islamistes. Haftar l’éradicateur devait faire place nette.

Mais cet enjeu sécuritaire ne suffit pas à expliquer le rôle influent que joue l’Égypte dans la guerre civile libyenne depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011 — le 6 juin, le Caire a présenté une nouvelle initiative de paix pour le pays. De quoi est faite la relation égypto-libyenne ? D’admiration, d’espoirs déçus, de coups de colère mais aussi de réconciliations. Avant Abdel Fattah al-Sissi et le maréchal Haftar, d’autres couples politiques ont écrit cette histoire tumultueuse.

Gamal Abdel Nasser, l’idole déchue

Kadhafi n’était qu’un élève dans le Fezzan, région du Sud-Ouest de la Libye, lorsque son héros Gamal Abdel Nasser, alors président de la République arabe d’Égypte, est sorti vainqueur de la bataille du canal de Suez contre Israël, la France et le Royaume-Uni, en 1956. « Il était issu d’une famille modeste, mais il écoutait les discours de Nasser sur le panarabisme et le nationalisme avec beaucoup d’admiration. C’était un grand admirateur du chef de l’État égyptien », explique Jalel Harchaoui, politologue et chercheur à l’Institut Clingendael de La Haye.

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