Algérie : le chef d’état-major Saïd Chengriha imprime sa marque

En invitant le général Hocine Benhadid à la cérémonie organisée le 5 juillet par le commandement de l’armée, Saïd Chengriha fait sienne la « réconciliation » chère au président Abdelmadjid Tebboune. Zoom sur le discret chef d’état-major algérien.

L’Algérien Saïd Chengriha est le nouveau chef d’état-major de l’Armée nationale populaire (ANP). © Zinedine ZEBAR

L’Algérien Saïd Chengriha est le nouveau chef d’état-major de l’Armée nationale populaire (ANP). © Zinedine ZEBAR

Publié le 7 juillet 2020 Lecture : 9 minutes.

« Il y a trois types d’officiers, trois types de carrières dans l’armée. Se retrouver dans l’un des créneaux ne fera pas de vous un saint ou un truand. Devenir officier de carrière dans son arme d’origine, se tourner vers l’extérieur en étant attaché militaire ou dans les achats de matériels et les marchés publics ou, enfin, flirter avec la décision politique, c’est comme être dans un train pour les premiers, dans un péage pour les seconds et faire du hors-piste pour les troisièmes. Saïd Chengriha n’est pas dans un train, il est la locomotive. »

C’est en ces termes qu’un général à la retraite décrit la trajectoire du chef d’état-major par intérim. Avant d’ajouter, pour que l’on ne se méprenne pas : « S’il est arrivé à jouer un rôle politique, c’est grâce à son parcours qui lui a donné du souffle et beaucoup de souplesse, ce qui lui a permis de tenir malgré les chausse-trappes et l’adversité. »

Notre interlocuteur ne se considère pas comme l’ami de Chengriha. D’ailleurs, il ne lui connaît que peu d’amis, à part le général Abdelaziz Medjahed, un compagnon de route. Les deux hommes ont suivi les mêmes voies, fréquenté les mêmes unités de combat et partagé les moments les plus difficiles de leurs carrières pendant les années 1990. Il faut beaucoup creuser pour trouver trace des chemins empruntés par Saïd Chengriha. Les rares fois où son nom est cité, c’est lors de règlements de conflits.

Noblesse militaire

Saïd Chengriha est né le 1er août 1945 dans la paradisiaque El Kantara, dans l’actuelle wilaya de Biskra. La petite ville est à l’époque un haut lieu du tourisme saharien : c’est généralement la première étape de la longue boucle qu’entreprennent les aventuriers ainsi que le camp de base des touristes voulant goûter aux charmes du désert. Le lieu, une sorte de tunnel entre Sahara et Atlas, est majestueux, un ruban sinueux parsemé d’oasis luxuriantes débouchant directement sur les dunes. El Kantara (« l’arabe ») est alors une ville réputée pour l’érudition et l’ascétisme qui y règnent : de nombreux marabouts et mourides la choisissent comme havre de contemplation et d’enseignement.

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