Les migrants, grands oubliés du conflit libyen
Alors que les tensions géostratégiques attirent tous les regards en Libye, le sort des migrants, dont les départs pour l’Europe ont fortement repris, reste dramatiquement opaque.
« Nous sommes partis de Zouara [à une centaine de kilomètres à l’ouest de Tripoli, ndlr] vers quatre heures du matin, mais quelques heures après le moteur du bateau s’est cassé. Nous avons appelé les garde-côtes italiens, espagnols, français. Nous ne savions pas où nous étions. Personne ne nous a répondu », témoigne un migrant interviewé par la presse italienne.
Ainsi commence le récit du naufrage le plus meurtrier de l’été 2020, non loin des côtes libyennes : au moins 45 migrants africains ont péri le 17 août après l’explosion d’un bateau de fortune contre lequel un groupe armé a tiré depuis la côte.
Sauvés par un bateau de pêcheurs après vingt-quatre heures en mer, les survivants — originaires du Mali, du Tchad, du Sénégal et du Ghana –, brûlés à cause de l’explosion, ont été ramenés en Libye et « mis en détention après leur débarquement », confirme l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés.
Hausse des départs
Le Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) se dit « vivement préoccupé par les récents retards dans les opérations de sauvetage et de débarquement » et demande aux États européens de « réagir rapidement à ces incidents en augmentant les capacités de recherche en mer ». Les migrants et réfugiés morts au large de la Libye depuis début 2020 sont au moins au nombre de 303.
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