« Des baisers parfum tabac » de Tayari Jones, deux vies à l’ombre de la bigamie
Après l’excellent « Un mariage américain », l’auteur africaine-américaine Tayari Jones confirme avec « Des baisers parfum tabac » son talent pour mettre en scène des situations fortes et des personnages complexes.
![« Des baisers parfum tabac » de Tayari Jones (éd. Presses de la Cité, 348p., 21€), traduit par Karine Lalechère. © DR](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,height=810,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2020/09/25/jad20200925-culture-tayari-jones-1.jpg)
« Des baisers parfum tabac » de Tayari Jones (éd. Presses de la Cité, 348p., 21€), traduit par Karine Lalechère. © DR
Imaginons un film. Deux personnages sont face à face. Un sac traîne à leurs pieds. Soit l’auteur révèle qu’il contient une bombe et il tient en haleine le spectateur pendant toute la scène. Soit il cache cette information, et fait sursauter son public au moment de l’explosion. L’effet de surprise s’épuise en quelques secondes, le suspense dure. Ce principe, expliqué par le cinéaste anglais Alfred Hitchcock, peut s’appliquer à Des baisers parfum tabac, le troisième roman de Tayari Jones, le deuxième publié en France après l’excellent Un mariage américain.
La bombe, l’autrice née à Atlanta en 1970, la dévoile dès la première ligne : « Mon père, James Witherspoon, est bigame ». Cette révélation est faite par Dana, sa fille illégitime. Sa mère Gwendolyn et elle savent tout de la double vie du mari tandis que Chaurisse, née quatre mois après, et sa mère Laverne l’ignorent. Les deux adolescentes sont les deux voix de ce roman porté par la tension née de cette situation impossible. La question qui tient en haleine : quand la « bombe » va-t-elle exploser ?
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