Opérations « Homo » : la face sombre des services français dans la guerre d’Algérie
Alors que l’Algérie et la France ont entamé un travail historique en commun sur la période de la guerre d’Algérie, un ouvrage révèle les détails d’opérations secrètes des services français.
Assassinats ciblés, opérations clandestines, liquidations programmées et sabotages : les services secrets français ont eu recours à toutes sortes de barbouzeries pour éliminer des dirigeants du FLN, des avocats acquis à la cause de l’indépendance ou encore des marchands d’armes durant la guerre d’Algérie (1954-1962). Sorti en septembre dernier en édition poche avec une version plus documentée, Les tueurs de la République : assassinats et opérations spéciales des services secrets (Fayard), du journaliste Vincent Nouzille, revient sur cette face sombre du contre-espionnage français.
Pendant cette guerre qui a duré sept ans et demi, près de 200 personnes auraient fait l’objet de ces exécutions. Un chiffre que le caractère ultra-confidentiel de ces opérations rend difficile à certifier. Raymond Muelle, un des hommes du commando chargé de ces opérations et qui a lui-même pris part à des assassinats, détaille à l’auteur la chaîne des donneurs d’ordre : « Les opérations “Homo” [Homicide, NDLR] étaient décidées à Matignon, qui transmettait les consignes au SDECE. Mais c’est Jacques Foccart, à l’Élysée qui tirait les ficelles. »
Poste radio piégé dans les Aurès
L’unité 11e choc, bras armé du Service de documentation extérieure et de contre-espionnage (SDECE ), est déployé en Algérie peu de temps après le début de la guerre en novembre 1954. L’une des premières missions qui lui sera confiée est d’éliminer Mustapha Ben Boualaïd, l’un des fondateurs du FLN et chef de l’insurrection dans les Aurès. Au printemps 1956, un commando du 11e est donc dépêché dans ce territoire réputé inexpugnable.
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