Coronavirus : le Maghreb face à la deuxième vague

État d’urgence prolongé au Maroc, confinement partiel en Algérie, couvre-feu en Tunisie… Le Maghreb reste l’une des zones les plus touchées par le Covid-19 en Afrique.

Désinfection des mains au collège Mansour Eddahbi, à Casablanca, en octobre 2020 © AP Photo/Abdeljalil Bounhar

Désinfection des mains au collège Mansour Eddahbi, à Casablanca, en octobre 2020 © AP Photo/Abdeljalil Bounhar

Publié le 15 octobre 2020 Lecture : 3 minutes.

Depuis plusieurs jours, le Maghreb est confronté à une recrudescence des cas de contamination au Covid-19. Maroc, Algérie ou Tunisie, aucun des trois pays ne fait exception. Tous font partie des dix États africains les plus touchés par la pandémie.

Avec au total 156 946 cas positifs au coronavirus, dont 2 685 décès et 131 462 guérisons enregistrés depuis mars, le Maroc est le pays maghrébin qui compte le plus de contaminations. Chez le voisin algérien, les dernières données publiées le 15 octobre annoncent 53 584 cas dépistés sur la même période, pour 1 827 décès. Des chiffres élevés, mais dont l’évolution se mesure pour le moment par dizaines de cas par jour.

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Tour de vis en Tunisie

La Tunisie, qui avait quasiment circonscrit la pandémie fin juin, a ouvert ses frontières et levé la plupart de ses mesures de prévention au début de l’été. Conséquence : le rythme des contaminations a repris avec vigueur. Selon les données officielles, le pays a enregistré plus de 1000 nouveaux cas quotidiens cette semaine, portant ainsi le nombre de cas confirmés à la mi-octobre à 34 790, dont 512 décès, contre 50 fin juin.

Cette forte progression a obligé les autorités locales à renforcer les mesures sanitaires. Depuis le 8 octobre, un couvre-feu nocturne est imposé dans plusieurs villes, dont Tunis et Sousse. Du lundi au vendredi, les habitants des communes concernées ont interdiction de sortir entre 19 heures et 7 heures. Le samedi et le dimanche, le couvre-feu s’établit entre 21 heures et 7 heures. Cette mesure prévue pour 15 jours pourrait être reconduite si les conditions sanitaires le nécessitent. Le gouvernement tunisien a également décrété la fermeture des marchés et l’annulation de la prière du vendredi dans les mosquées.

Des mesures similaires ont aussi été imposées à Bizerte. Ailleurs, le couvre-feu est partiel et ne concerne que quelques zones, dans le nord (Nabeul, Zaghouan, Béja et Kef), dans le sud (Gabès, Tozeur, Gafsa et Médenine) et dans le centre (Mahdia, Kairouan et Sidi Bouzid), selon le ministère de l’Intérieur.

Appel à la « mobilisation générale » au Maroc

De son côté, le roi du Maroc a prolongé l’état d’urgence sanitaire en vigueur depuis la mi-mars jusqu’au 10 novembre prochain. Le 9 octobre, il a appelé à la « mobilisation générale » face à une crise sanitaire « sans précédent » qui a profondément affecté l’économie du pays. Dans son intervention, Mohamed VI a placé la relance de l’économie et le renforcement de la protection sociale en tête des défis urgents.

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Fin septembre, la Banque centrale marocaine a dû revoir à la hausse ses prévisions de récession pour 2020, tablant sur une contraction de 6,3 % liée au « redémarrage plus lent que prévu » des activités et à « la fermeture quasi-totale des frontières » qui a plombé le tourisme, alors que la sècheresse affecte le secteur agricole.

Réouverture des écoles en Algérie

L’Algérie quant à elle table sur un retour progressif à la normale malgré le nombre élevé, mais constant, des contaminations. Le gouvernement maintient les dernières mesures prises en août dernier. À savoir, l’allègement du confinement partiel et la levée de l’interdiction de circulation vers les 29 wilayas qui étaient jusque là cloisonnées pour endiguer la propagation du virus. Les mosquées ont également rouvert le 15 août dernier.

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Dans le domaine scolaire, la reprise des cours en présentiel est prévue pour le 21 octobre dans les écoles primaires et pour le 4 novembre dans les collèges et lycées. La rentrée universitaire est quant à elle fixée au 22 novembre. Le gouvernement insiste sur la prise en compte des « impératifs liés à la réorganisation des cités universitaires pour éviter la surcharge, notamment au niveau des amphithéâtres ». Il appelle au strict respect des conditions d’hygiène, notamment à la « désinfection des établissements scolaires 72 heures avant la rentrée », et « le port du masque impératif pour le cycle secondaire ».

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