Omar Cissé (InTouch) : « Entre 2019 et 2020, nos chiffres devraient doubler »

La fintech sénégalaise InTouch table sur plus d’un milliard d’euros de transactions en 2020, portée par les nouvelles opportunités créées par le Covid-19.

Omar Cissé, directeur général d’In Touch, à Dakar, le en novembre 2019. © Sylvain Cherkaoui pour JA

Omar Cissé, directeur général d’In Touch, à Dakar, le en novembre 2019. © Sylvain Cherkaoui pour JA

Publié le 4 novembre 2020 Lecture : 7 minutes.

En 2014, Omar Cissé ouvre une petite boutique dans le quartier populaire des Parcelles Assainies, à Dakar, et se retrouve confronté à un casse-tête. La démultiplication des moyens de paiement mobile l’oblige en effet à jongler entre une quinzaine de services différents. Sa solution : fonder InTouch, une plateforme numérique réunissant tous ces services.

Avec l’appui de Total et du spécialiste des paiements électroniques Worldline (aujourd’hui actionnaires à hauteur de 31,6 % chacun), InTouch réalise en 2017 la plus grosse levée de fonds – 10 millions d’euros – jamais réalisée par une start-up d’Afrique francophone. De quoi s’étendre à six nouveaux marchés (la Côte d’Ivoire, le Mali, la Guinée, le Cameroun, le Burkina Faso et le Kenya) et faciliter des dizaines de millions de transferts par an.

Pour Jeune Afrique, l’entrepreneur sénégalais revient sur les ambitions panafricaines du groupe, les enjeux de cybersécurité, et la transformation des usages qu’impose le coronavirus.

Jeune Afrique : Quel a été l’impact de la pandémie sur InTouch ?

Omar Cissé : Il y a eu une vraie panique pendant le mois d’avril. En une dizaine de jours, on a vu notre chiffre d’affaires diminuer de manière drastique. En extrapolant à partir de cette tendance, on a prévu une baisse de 69 % de notre activité d’ici juillet.

La plupart de nos points physiques, qui distribuent du crédit téléphonique et permettent les règlements de factures d’eau et d’électricité, ont fermé en début de pandémie. Mais il a bien fallu continuer. Les gens se sont mis à acheter leur vivres, à payer l’école, sans se déplacer. De nouveaux clients nous ont donc rejoint en ligne, et la demande en paiements a explosé.

Avec le confinement, des clients après qui nous courions peu de temps auparavant couraient finalement après nous.

En avril on a finalement connu une baisse de 7 % seulement. Juin et juillet ont été nos meilleurs mois depuis nos débuts.

L’an dernier vous avez facilité 30 millions de transactions, pour un montant total de 580 millions d’euros. Quelles sont vos prévisions pour 2020 ?

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Cette année nous devrions doubler ces chiffres. Au Sénégal, 36 % des personnes auraient perdu leur emploi. C’est énorme. L’activité économique a fortement baissé, on ressent cela sur tous nos marchés. Mais nos volumes continuent d’augmenter car les paiements et le mobile money se développent. Je pense que la transformation des usages va se pérenniser au-delà de la pandémie.

Bien s’informer, mieux décider

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