Donald Trump reconnaît la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental

Cette reconnaissance du Sahara marocain est une victoire pour la diplomatie du royaume chérifien. Elle s’est accompagnée, selon le président américain, de la signature d’un accord de normalisation complète des relations du Maroc avec Israël. Un évènement que Trump présente comme « historique ».

Le roi du Maroc Mohammed VI, aux côtés de Donald Trump et de son épouse Melania, lors de la cérémonie commémorant l’Armistice à Paris, le 11 novembre 2018. © Benoit Tessier/AP/SIPA

Le roi du Maroc Mohammed VI, aux côtés de Donald Trump et de son épouse Melania, lors de la cérémonie commémorant l’Armistice à Paris, le 11 novembre 2018. © Benoit Tessier/AP/SIPA

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Publié le 10 décembre 2020 Lecture : 0 minute.

Quelques semaines à peine après les incidents de Guerguerate, qui ont contraint les forces armées royales à installer un cordon de sécurité pour mettre un terme au blocage de la zone-tampon par une soixantaine de miliciens du Polisario, le président américain sortant Donald Trump a annoncé le 10 décembre que les États-Unis reconnaissent désormais la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental.

« Le Maroc a reconnu les États-Unis en 1777. Il convient donc de reconnaître sa souveraineté sur le Sahara occidental », a tweeté Donald Trump. Et d’ajouter dans un autre tweet : « Aujourd’hui, j’ai signé une proclamation reconnaissant la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental. La proposition d’autonomie sérieuse, crédible et réaliste du Maroc est la SEULE base d’une solution juste et durable pour une paix et une prospérité durables ! »

Cette décision, qui survient à la suite d’un échange téléphonique entre le roi Mohammed VI et le chef de l’État américain, conforte le Maroc dans sa position sur ce dossier, dans lequel il a toujours défendu l’option de l’autonomie comme seule solution politique à ce différend.

« Au cours de cet entretien, le président Trump a informé Sa Majesté le Roi, de la promulgation d’un décret présidentiel, avec ce que cet acte comporte comme force juridique et politique indéniable et à effet immédiat, portant sur la décision des États-Unis d’Amérique de reconnaître, pour la première fois de leur histoire, la pleine souveraineté du royaume du Maroc sur l’ensemble de la région du Sahara marocain », souligne un communiqué publié ce 10 décembre par le cabinet royal.

Dans ce document, qui signale également que « les États-Unis d’Amérique ont décidé l’ouverture d’un consulat à Dakhla », le monarque a tenu à exprimer, « en son nom et au nom de l’ensemble du peuple marocain, au président américain sa profonde gratitude aux États-Unis d’Amérique pour cette prise de position historique ».

Vers une réouverture des bureaux de liaison

Donald Trump a par ailleurs annoncé que le Maroc a signé un accord diplomatique avec Israël pour une normalisation des relations entre les deux pays. « Une autre percée HISTORIQUE aujourd’hui ! Nos deux GRANDS amis Israël et le Royaume du Maroc ont convenu de relations diplomatiques complètes – une percée massive pour la paix au Moyen-Orient ! », a-t-il également tweeté.

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Le cabinet royal confirme que « le souverain a informé le président américain que le Maroc entend […] reprendre les contacts officiels avec les vis-à-vis et les relations diplomatiques dans les meilleures délais, […] et œuvrer à la réouverture des bureaux de liaison dans les deux pays, comme cela fut le cas antérieurement et pendant plusieurs années jusqu’en 2002 ».

Néanmoins, le roi a tenu à rappeler son attachement à la cause palestinienne et à la solution à deux États : « Sa Majesté le Roi a évoqué les positions constantes et équilibrées du royaume du Maroc au sujet de la question palestinienne, soulignant que le Maroc soutient une solution fondée sur deux États vivant côte-à-côte dans la paix et la sécurité, et que les négociations entre les parties palestinienne et israélienne restent le seul moyen de parvenir à un règlement définitif, durable et global de ce conflit ». Et a insisté « sur le respect de la liberté de pratiquer les rites religieux pour les adeptes des trois religions monothéistes, ainsi que sur le respect du cachet musulman d’Al-Qods Acharif et de la mosquée Al-Aqsa ».

Le roi Mohammed VI a également veillé à rassurer Mahmoud Abbas, le président de l’Autorité nationale palestinienne, au travers d’un appel téléphonique ce même jour. Au cours de cette communication, le souverain a ainsi souligné que « l’action du royaume pour consacrer sa marocanité ne se fera jamais, ni aujourd’hui ni dans l’avenir, au détriment de la lutte du peuple palestinien pour ses droits légitimes ».

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La reconnaissance du Sahara est-elle liée à la normalisation des relation du Maroc avec Israël ? Tout porte à le croire. La diplomatie marocaine n’a jamais nié d’ailleurs ses intentions sur ce sujet. Dans une séance parlementaire tenue il y a quelques semaines, le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, avait lancé aux députés que la première cause du Maroc est le Sahara et non la Palestine.

Une déclaration qui ne laissait aucun doute sur ce qui se préparait en coulisses, en particulier via les différentes visites du gendre du président américain Jared Kushner, notamment en mai 2018, comme mentionné dans le communiqué du cabinet royal : « Sa Majesté le Roi a souligné que bien que l’occasion ne se soit pas présentée pour rencontrer directement Son Excellence le président, les consultations et la coordination se sont poursuivies, en particulier depuis la visite de Son Excellence M. Jared Kushner ».

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Le Maroc est ainsi le dernier pays arabe en date, après les Émirats, Bahreïn et le Soudan, à s’être engagé récemment sur la voie de la normalisation avec Israël.

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