Tunisie : Kamel Deguiche, des pistes d’athlétisme aux polémiques

Le ministre de la Jeunesse, des Sports et de la Formation professionnelle revient pour JA sur son parcours, évoque la situation des Noirs en Tunisie, et répond aux questions qui fâchent sur les institutions du football tunisien.

Kamel Deguiche, le ministre tunisien de la Jeunesse, des Sports et de la Formation professionnelle, dans son bureau, le 26 novembre 2020. © Ons Abid

Kamel Deguiche, le ministre tunisien de la Jeunesse, des Sports et de la Formation professionnelle, dans son bureau, le 26 novembre 2020. © Ons Abid

Fawzia Zouria

Publié le 5 janvier 2021 Lecture : 7 minutes.

Chargé depuis quatre mois du portefeuille de la Jeunesse, des Sports et de la Formation professionnelle, Kamel Deguiche est l’un des ministres les plus atypiques du gouvernement Mechichi. Juriste de formation, il a une passion pour le sport avant tout. Enseignant à l’université, il se fait connaître plutôt comme champion de saut en longueur dont il emporta le titre national à cinq reprises. De parents algériens, il se définit d’abord comme Tunisien : « Je ne connaissais l’Algérie que par ouï-dire. Seul mon père, qui parlait kabyle, s’y rendait. Et il était heureux lorsqu’il recevait ses compatriotes à la maison. Mais il va de soi que l’une des mes composantes identitaires est algérienne. »

Égalité des sexes

Né dans une famille modeste, au milieu d’une fratrie de douze enfants – « une équipe de foot+1 », a-t-il l’habitude de plaisanter – il a grimpé tous les échelons de l’ascenseur social : « Mon père était concierge d’une école et ma mère femme au foyer. Ils étaient illettrés, mais ils se sont investis à 100 % dans notre éducation. »

À l’époque, La Marsa, au nord-est de Tunis, où il vivait, n’était pas la banlieue chic qu’elle est devenue et la plupart des foyers avaient du mal à joindre les deux bouts : « Je me souviens que mon père réservait des collations pour les élèves les plus nécessiteux. Certains me le rappellent aujourd’hui quand je passe dans mon ancien quartier. »

La même reconnaissance va vers sa mère, dont les efforts et l’abnégation ne manquaient jamais d’être soulignés par le patriarche : « Vous devez embrasser chaque matin la main de votre mère pour la remercier de ce qu’elle fait pour vous. » Ainsi s’ancra dans l’esprit de l’enfant déjà le respect des femmes qu’il pratique aujourd’hui au quotidien dans son propre foyer.

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