Universités privées : la potion amère du Bénin pour soigner sa matière grise

Pour garantir la crédibilité des diplômes, l’État a pris en charge la validation des formations de l’enseignement supérieur privé. Une mesure prolongée de trois années en novembre dernier. 

Sèdjro, un étudiant de l’université privée UATM Gasa-Formation, à Cotonou, en janvier 2021. © E.AHOUNOU/AID pour JA

Sèdjro, un étudiant de l’université privée UATM Gasa-Formation, à Cotonou, en janvier 2021. © E.AHOUNOU/AID pour JA

Fiacre Vidjingninou

Publié le 8 février 2021 Lecture : 4 minutes.

Une affiche du président béninois Patrice Talon, en tournée à Ouidah, le 8 décembre 2020. © Présidence béninoise
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Bénin : doit (encore) mieux faire

Les progrès réalisés ces dernières années ont permis au pays d’éviter la récession malgré le Covid-19. Mais le prochain président aura la lourde tâche de maintenir cet élan et de renouer le dialogue entre majorité et opposition pour rendre sa vigueur à la démocratie béninoise.

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Un an après son « drame », Sèdjro, 19 ans, reste toujours sonné, amer et furieux… Au titre de l’année académique 2019-2020, il a terminé sa licence à l’école supérieure de génie civil Verechaguine, un établissement privé ouvert depuis 1998 à Cotonou. Il a ensuite effectué un stage en entreprise avant de réussir sa soutenance de fin de cycle.

Mais, alors qu’il attendait de pouvoir s’inscrire en master au Centre polytechnique universitaire (CPU) de l’université publique d’Abomey-Calavi, son dossier d’inscription a été rejeté sous prétexte que son diplôme n’était pas reconnu par l’État.

« J’étais heurté d’apprendre que ma licence n’avait pas la même valeur que celle de mes camarades du CPU, se souvient-il. Pourtant, mon école et ma filière ont été autorisées par l’administration. Mieux, l’un des responsables du CPU enseigne dans mon école », se désole-t-il.

À l’instar de la plupart de ses camarades de Verechaguine, il a vigoureusement protesté contre cette « injustice flagrante créée par l’État dont le rôle est d’assurer un égal traitement à tous les citoyens », commente le père de Sèdjro, tout aussi amer. Mais en vain.

Pour poursuivre ses études en master, Sèdjro a été obligé de repasser l’examen de licence, cette fois sous la supervision des pouvoirs publics, début janvier.

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