Centrafrique : soupçonné de crimes de guerre, Mahamat Said Abdel Kani a été remis à la CPI

Ancien chef de guerre au sein de la rébellion de l’ex-Séléka, Mahamat Said Abdel Kani a été remis par les autorités centrafricaines à la Cour pénale internationale, le 24 janvier. Il est accusé de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité.

La Cour pénale internationale, à La Haye (Pays-Bas). Secretary-General Ban Ki-moon spoke at the inauguration of the Permanent Premises of the International Criminal Court (ICC), in The Hague, Netherlands.
A view of the ICC premises.
© Rick Bajornas / United Nations Photo

La Cour pénale internationale, à La Haye (Pays-Bas). Secretary-General Ban Ki-moon spoke at the inauguration of the Permanent Premises of the International Criminal Court (ICC), in The Hague, Netherlands. A view of the ICC premises. © Rick Bajornas / United Nations Photo

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Publié le 25 janvier 2021 Lecture : 2 minutes.

Il était un peu plus de minuit, ce 25 janvier, lorsque Mahamat Said Abdel Kani est arrivé au centre de détention de la Cour pénale internationale (CPI), à La Haye. Sous le coup d’un mandat d’arrêt sous scellés, émis le 7 janvier 2019, il a été remis à la Cour par les autorités centrafricaines le 24 janvier. Soupçonné de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, cet homme de 50 ans originaire de Bria, dans la province de Ndélé (Nord), est accusé d’avoir commandé les troupes de la Séléka à Bangui entre mars 2013 et janvier 2014, lors du conflit opposant cette milice aux anti-balaka.

Plus récemment, Mahamat Said Abdel Kani aurait joué un rôle au sein du Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique (FPRC), de Noureddine Adam. Ancien ancien numéro deux de la Séléka, ce dernier codirige aujourd’hui la Coalition des patriotes pour le changement (CPC), dont les troupes ont attaqué Bangui le 13 janvier dernier.

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Camps adverses

« Je salue le transfert à la Cour pénale internationale du suspect, M. Mahamat Said Abdel Kani, afin qu’il soit poursuivi pour ses crimes présumés, a déclaré Fatou Bensouda, la procureure de la CPI. Je suis reconnaissante à tous ceux qui ont œuvré à la réussite de cette opération. Mon bureau poursuivra son travail sans relâche afin que justice soit rendue aux victimes des crimes atroces [qui ont été commis] en République centrafricaine ».

Saisie le 30 mai 2014 par le gouvernement centrafricain, la CPI avait ouvert une enquête le 24 septembre suivant sur les crimes présumés des Séléka et des anti-balaka. Les violences survenues durant cette période auraient entraîné la mort de milliers de personnes et le déplacement forcé de centaines de milliers d’autres.

Faustin-Archange Touadéra facilitera-t-il le transfert à La Haye d’autres chefs de milice ?

Le suspect a rejoint à La Haye deux de ses compatriotes, eux aussi poursuivis pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité, mais qui faisaient partie du camp adverse : Alfred Yekatom et Patrice-Édouard Ngaïssona, anciens chefs présumés de milice anti-balaka, dont le procès doit s’ouvrir le 9 février prochain.

Coopération

Réélu à la présidence de la République ce 24 janvier et dès le premier tour, avec près de 54% des suffrages, Faustin-Archange Touadéra pourrait-il faciliter le transfert vers La Haye d’autres chefs de milice ? Lors de sa troisième visite à Bangui depuis sa prise de fonctions, en octobre 2020, la procureure Fatou Bensouda s’était félicitée de l’avancée des enquêtes menées par son bureau.

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« J’ai toujours été très claire : les deux parties au conflit, les Séléka comme les anti-balaka, font l’objet d’enquêtes. Je voulais m’assurer que ce message était bien passé auprès des autorités centrafricaines, pour que nous coopérions plus efficacement », avait-elle déclaré à Jeune Afrique à son retour. Mahamat Said Abdel Kani devrait quant à lui comparaître devant un juge « dans les meilleurs délais », a fait savoir la Cour.

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