[Édito] Sénégal : l’étincelle Sonko
Les violences qui secouent le Sénégal depuis l’arrestation de l’opposant Ousmane Sonko révèlent de multiples malaises que nous avions tous sous-estimés. Et la tension n’est pas près de retomber.
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Marwane Ben Yahmed
Directeur de publication de Jeune Afrique.
Publié le 8 mars 2021 Lecture : 3 minutes.
Le fol embrasement auquel nous assistons au Sénégal depuis l’arrestation, le 3 mars, d’Ousmane Sonko, soulève un très grand nombre de questions. La première, la plus inquiétante : comment le pays de la Teranga (« hospitalité », en wolof), réputé pour sa tranquillité, sa stabilité, son ouverture d’esprit et son islam tolérant, a-t-il pu en arriver là ?
Scènes de guérilla urbaine dans de nombreux quartiers de Dakar mais aussi dans d’autres villes du pays, sièges de médias accusés de proximité avec le pouvoir saccagés, magasins pillés, stations-services détruites, voitures calcinées… L’expression inouïe d’une violence si rare habituellement révèle de multiples malaises que nous avions tous sous-estimés.
Habile Sonko
Au-delà de l’affaire qui vise le leader du Pastef et principal opposant au président Macky Sall (dont il faut tout de même rappeler qu’il est accusé par une jeune Sénégalaise de viol et de menaces de mort sans que cela, visiblement, n’émeuve une grande partie de l’opinion publique), la révolte en cours en dit long sur l’ampleur de l’exaspération, qui n’attendait que cette étincelle pour éclater au grand jour, avec tous les risques que cela comporte.
Bien s’informer, mieux décider
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