Sommet Europe-Afrique : cap sur le libéralisme !

Après plus de dix ans de discussions, les négociateurs européens et leurs homologues de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), ainsi que la Mauritanie, ont enfin défini des accords de partenariats économiques (APE) censés succéder aux conventions ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique) datant de 1975.

Le siège de l’Union européenne, à Bruxelles. © AFP

Le siège de l’Union européenne, à Bruxelles. © AFP

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Publié le 8 avril 2014 Lecture : 2 minutes.

Le 7 février 2014 est à marquer d’une pierre blanche dans l’histoire des relations commerciales entre l’Union européenne (UE) et l’Afrique. Après plus de dix ans de discussions, les négociateurs européens et leurs homologues de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), ainsi que la Mauritanie, ont enfin défini des accords de partenariats économiques (APE) censés succéder aux conventions ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique) signées depuis 1975 par l’UE avec les pays du Sud. « Outre qu’ils étaient incompatibles avec les règles de l’OMC [Organisation mondiale du commerce], les accords ACP avaient atteint leurs limites puisque la part des exportations de ces pays vers l’UE ne cessait de décroître », rappelle Isabelle Ramdoo, qui a été négociatrice pour Maurice, son pays.

Véritables accords de libre-échange, les APE prévoient la suppression immédiate des droits de douane sur les importations en provenance des pays signataires et à destination du marché européen, ainsi qu’une diminution progressive de ces mêmes droits dans l’autre sens pour les produits estampillés UE.

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Libéralisation

Afin de convaincre la Cedeao de signer – alors que les autres groupements régionaux refusent toujours l’accord proposé -, l’UE a su, pour la première fois depuis l’ouverture des négociations, faire preuve de souplesse et de pragmatisme. La libéralisation ne portera que sur 75 % des marchés des pays signataires (dans les secteurs industriels de leur choix), contre 80 % auparavant, et ceux-ci auront vingt ans pour s’y préparer, et non plus quinze comme l’Europe le demandait auparavant.

L’accord, qui doit être scellé par les chefs d’État dans les prochaines semaines, est assorti d’une enveloppe de 6,5 milliards d’euros, décaissés sur la période 2015-2020, pour aider les pays à mettre en oeuvre les réformes et à réaliser les investissements nécessaires à l’ouverture de leurs marchés respectifs.

Générosité

En se montrant aussi généreuse, l’UE espère convaincre les États des autres sous-régions d’Afrique subsaharienne d’en accepter les termes, notamment les membres de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) et de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC), qui, pour des raisons fiscales ou pour éviter de se lier les mains avec un seul partenaire – aussi important soit-il -, font toujours traîner les négociations.

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