Sexe, drogue et persécution : le 7e art se penche sur le destin de Billie Holiday
Deux films décryptent, avec des fortunes diverses, la vie « scandaleuse » de la chanteuse : trop noire, trop libérée et trop engagée pour son époque.
![Andra Day dans « The United States VS Billie Holiday ». © Takashi Seida/Paramount Pictures](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2021/04/20/jad20210420-culture-oscars-5.jpg)
Andra Day dans « The United States VS Billie Holiday ». © Takashi Seida/Paramount Pictures
« Pourquoi tant de musiciens de jazz meurent prématurément ? » demande un jour un critique musical à Billie Holiday. Après un petit temps de réflexion, la chanteuse confie : « Je ne sais pas quoi vous répondre, on essaie de vivre 100 jours en un seul. » La star incandescente se consume elle-même prématurément, et meurt sur un lit d’hôpital new-yorkais à seulement 44 ans, le 17 juillet 1959.
Elle laisse derrière elle une histoire sulfureuse et des chansons mythiques, dont Strange Fruit, dénonçant l’oppression des Noirs dans une Amérique encore scindée par le racisme ; le « fruit étrange » n’étant autre que le corps d’un homme noir lynché, pendu à un arbre… En 1939, Time Magazine estime que ce titre n’était qu’un morceau de propagande. Tandis qu’en 1999, le même hebdomadaire le qualifiait de « meilleur morceau du siècle ». Preuve que le regard porté sur la chanteuse et son répertoire s’est considérablement modifié. Dans son ouvrage Blues Legacies and Black Feminism (paru également en 1999), Angela Davis amorçait également ce changement de perception : la « simple chanteuse de variété », la junkie nymphomane un peu fêlée, ressuscitait en militante, porteuse de textes revendicatifs marquant l’histoire de la lutte pour les droits civiques.
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