Mehmet Ali Agca pleure son « frère spirituel »

Publié le 11 avril 2005 Lecture : 2 minutes.

« Sans l’aide de prêtres ou de cardinaux, je n’aurais pu accomplir ce geste. Vraiment, le diable est à l’intérieur du Vatican », lance le détenu de la prison de Kartal Maltepe (Istanbul) au journaliste du quotidien italien La Repubblica, le 31 mars. Avec la mort du pape, Mehmet Ali Agca revient dans l’actualité : rien de tel pour satisfaire l’ego de ce psychopathe aussi intelligent que dangereux…
Né en 1958 à Yesiltepe (sud-est de la Turquie), cet ex-membre des Loups gris (une organisation ultranationaliste) est l’auteur de l’attentat qui, le 13 mai 1981, faillit coûter la vie à Jean-Paul II. Deux ans auparavant, il avait abattu Abdi Ipekçi, directeur du quotidien Milliyet et grande figure de la presse turque. Entretemps, la police avait perdu sa trace.
En décembre 1983, le pape lui rendit visite à la prison romaine où il purgeait sa peine (la perpétuité, mais il fut gracié par le président Ciampi, en 2000). On vit alors Jean-Paul II et Agca épaule contre épaule, le premier offrant son pardon, le second semblant livrer son secret. Depuis, la responsabilité des services de renseignements du bloc communiste – russes et bulgares, ces derniers bénéficiant de leurs connexions avec la mafia turque -, semble acquise, même si elle n’a pu être formellement établie. Les propos décousus d’Agca ne sont pas de nature à dissiper le mystère : dans l’interview du 31 mars, il accuse des prélats du Vatican, avant de prétendre avoir agi… seul, pour « accomplir sa mission ».
Il est vrai qu’il n’est plus à une contradiction près : apprenant le décès de Jean-Paul II, Agca, emprisonné en Turquie pour des crimes antérieurs, a demandé – sans succès – à pouvoir se rendre à ses obsèques. « Il est extrêmement triste. Il aimait le pape, avec qui il avait tissé des liens d’amitié », explique Adnan, son frère, qui, ainsi que sa mère, a été reçu plusieurs fois par Jean-Paul II.
Dans une lettre communiquée par son avocat, Mehmet Ali Agca dit « partager le deuil des catholiques » et « pleurer son frère spirituel ». Il signe désormais « Agca, serviteur du Messie » et serait en train de « réécrire la Bible ». Dans l’immédiat, il annonce la sortie (dans deux mois) d’un livre où il dira tout. Son Livre des Révélations, en somme…

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