Côte d’Ivoire : Adama Bictogo, un homme au cœur du système Ouattara
Le numéro deux du parti présidentiel est un homme patient. Il connaît le chef de l’État depuis plus d’un quart de siècle, mais il sait qu’il n’a rien à gagner à sortir trop tôt du peloton. Politicien madré, homme d’affaires avisé, pourra-t-il un jour viser plus haut ?
![Adama Bictogo, homme d’affaire et homme politique. Il dirige la SNEDAI et est aussi secrétaire exécutif du Rassemblement des Houphouetistes pour la démocratie et la paix. Portrait réalisé à Abidjan, le 5 mai 2021. © OMAR POUR JA](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2021/05/21/jad20210521-ass-ci-adamabictogo.jpg)
Adama Bictogo, homme d’affaire et homme politique. Il dirige la SNEDAI et est aussi secrétaire exécutif du Rassemblement des Houphouetistes pour la démocratie et la paix. Portrait réalisé à Abidjan, le 5 mai 2021. © OMAR POUR JA
Il est à l’hôtel Ivoire un peu comme chez lui. Il y passe une, voire plusieurs fois, par semaine. Pour une réunion politique, pour une rencontre officielle, pour un rendez-vous d’affaires. Mais ce qu’il préfère, c’est y jouer au tennis. Avec des piliers du pouvoir, comme Fidèle Sarassoro, le directeur de cabinet d’Alassane Ouattara, avec des responsables politiques, tel l’ancien ministre Thierry Tanoh, mais aussi avec des diplomates en poste à Abidjan. Ou comment joindre l’utile à l’agréable tout en travaillant son service.
En cette matinée à la chaleur lourde, Adama Bictogo n’est pas en short et baskets mais en costume croisé. Bien mis, comme d’habitude. Ramadan oblige en cette fin avril, il fait l’impasse sur son café matinal. Aucun souci, précise le directeur exécutif du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP, au pouvoir). « J’ai 58 ans, je suis plutôt en forme pour mon âge. Je suis debout tous les matins à 5 heures pour faire un footing de 10 km autour de chez moi », assure-t-il.
Discipliné
Quelques semaines plus tôt, cet homme d’affaires prospère arpentait les rues en latérite d’Agboville, la localité du sud du pays qui l’a vu naître. En campagne pour les législatives, « Adams » – comme le surnomment ses vieux amis – y a été réélu député le 6 mars. Une victoire un temps contestée par sa rivale du Front populaire ivoirien (FPI), Fleur Aké M’Bo, mais finalement confirmée par la commission électorale. « Il a mobilisé beaucoup d’argent et de moyens pour gagner, mais il faut reconnaître qu’il a été élu », souffle un cadre du parti de Laurent Gbagbo.
Bictogo, lui, préfère évoquer son attachement « au terroir » et « une belle campagne, bien menée », durant laquelle il a voulu « faire plaisir à la population en lui faisant des dons, comme [il le fait] toute l’année ».
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