Tunisie – Rachida Ennaïfer : « Le chef de cabinet de Kaïs Saïed ne doit pas être un président bis »

Depuis le début de son mandat, le chef de l’État peine à faire comprendre son projet pour la Tunisie. L’ancienne conseillère en communication à Carthage explique ces difficultés et expose ses différends avec Nadia Akacha, la cheffe du cabinet présidentiel.

Rachida Ennaifer, ancienne conseillère en communication © DR

Rachida Ennaifer, ancienne conseillère en communication © DR

Publié le 11 juin 2021 Lecture : 5 minutes.

Sur la réserve depuis son départ de Carthage en octobre 2020, Rachida Ennaifer, ancienne conseillère en communication auprès du président de la République, porte un regard critique sur les mécanismes de communication institutionnelle, trop souvent obsolètes.

Toujours convaincue par le projet de Kaïs Saïed, elle a récemment dénoncé le fait que « personne ne parle au nom de la présidence de la République ». Au-delà de ses différends avec la cheffe du cabinet présidentiel, Nadia Akacha, l’universitaire et journaliste, ex-membre de la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (Haica), elle estime que les services de la présidence n’accompagnent pas assez les nouvelles orientations du chef de l’État. Entretien.

Jeune Afrique : Universitaire et journaliste, vous avez en 2019 rejoint l’équipe de Kaïs Saïed pour développer sa communication. Pourquoi ce choix ?

Rachida Ennaifer : La transition démocratique est handicapée par l’absence de transition médiatique, pourtant indispensable au processus. À partir de ce constat, j’ai accepté de me mêler à la chose publique à travers un prisme institutionnel, alors que j’avais jusqu’alors une expérience syndicale et dans la société civile. Le passage à la Haica m’a permis d’évaluer ce qui revient à une greffe de la régulation des médias en Tunisie.

En 2019, sur proposition de Kaïs Saïed, j’ai eu eu l’opportunité de rejoindre son équipe, de développer la communication présidentielle pour qu’elle soit à la hauteur des changements et de susciter une refonte de la communication des autres centres de pouvoir. J’avais l’avantage de partager depuis plusieurs années le projet du président Kaïs Saied : celui d’une démocratie participative qui s’élabore depuis la base. Il me semblait que son élection allait accélérer la réduction des inégalités et de la fracture entre les deux Tunisie, en créant un langage commun.

Kaïs Saïed n’a pas d’ego surdimensionné. Il ne s’exprime que s’il y a matière à le faire.

Quelle stratégie de communication avez-vous tenté de mettre en place à Carthage ?

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