Calabar hérite des Kora Awards

La grande fête des musiques africaines quitte l’Afrique du Sud. Rendez-vous le 6 décembre prochain au Nigeria.

Publié le 10 mars 2008 Lecture : 2 minutes.

C’est à la fois une révolution dans le monde de l’événementiel et un formidable rebond pour la plus célèbre des cérémonies organisées en l’honneur de la musique africaine. Pour la première fois de leur jeune histoire, les Kora Awards se délocalisent. La cérémonie, qui chaque année depuis sa création en 1994 salue les meilleurs artistes du continent, se tiendra le 6 décembre non pas en Afrique du Sud, hôte de cette manifestation depuis la première édition, mais à Calabar, la capitale de l’État de Cross River au Nigeria.
Le souhait du promoteur, le Béninois Ernest Adjovi, est ainsi exaucé après un coup de maître dont il n’est pas peu fier. Il est parvenu à mettre un terme à la tentative de récupération orchestrée depuis plusieurs années par les Sud-Africains. « Au début des années 1990, l’Afrique du Sud a utilisé les Kora pour asseoir sa légitimité, confie Adjovi. Puis elle a cherché à tout régenter pour en faire un événement national. »
D’où de nombreux conflits, qui déboucheront sur l’annulation de l’édition 2007. Le fondateur des Trophées devait toutefois réagir rapidement, notamment en se faisant recommander par son ami Alpha Oumar Konaré auprès du président Olusegun Obasanjo afin d’organiser l’événement au cÂur de la nation de l’afrobeat. Un principe définitivement arrêté lors d’une entrevue avec l’ancien chef de la Fédération, le 11 janvier 2007, quelques semaines avant la fin de son mandat.
Restait à définir le lieu. L’option initialement prévue de retenir l’État de Bayelsa dans le Delta du Niger a été abandonnée au profit du Cross River State, dont le gouverneur est un proche d’Obasanjo. « De plus, Calabar possède un complexe touristique pouvant accueillir les 4 000 invités, et le gouverneur souhaite promouvoir son action. Nous avons des intérêts mutuels », explique Adjovi.
L’autre nouveauté de taille est le montant du budget. D’ici à décembre, les différents sponsors (État, banques, compagnies aériennes, opérateurs de ­téléphonie mobileÂ) devraient mettre 20 millions de dollars sur la table, une somme jamais atteinte depuis la naissance des Kora. Les engagements fermes portent déjà sur 12 millions. De quoi également changer considérablement la donne pour les principaux intéressés : les artistes. Avec 1,4 million de dollars, l’enveloppe globale des récompenses est sans précédent. À lui seul, l’artiste de l’année recevra un chèque de 1 million de dollars, contre seulement 20 000 lors des précédentes ­éditions.

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