RDC – Samsung, Apple, BMW… Ce que nos smartphones et voitures doivent aux Congolais

L’explosion des marchés liés à la transition numérique et aux technologies à « bas carbone » pourrait être une bénédiction pour la RDC, dont le sous-sol regorge de coltan et de cobalt. Mais c’est encore loin d’être le cas. État des lieux en infographies.

Un « creuseur » dans une mine de cobalt et de cuivre de Kamatanda. © Photomontage / Photo : Meinrad SCHADE/Laif-REA

Un « creuseur » dans une mine de cobalt et de cuivre de Kamatanda. © Photomontage / Photo : Meinrad SCHADE/Laif-REA

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Publié le 29 juillet 2021 Lecture : 2 minutes.

Plus de 400 %. C’est l’ampleur de la hausse que va connaître la demande de batteries rechargeables d’ici à 2030, selon une étude BloombergNEF publiée fin juin. Si ces technologies appelées « lithium-ion » sont essentielles pour concrétiser la transition « bas carbone » et numérique, elles sont aussi très gourmandes en métaux rares. Et sur ce terrain, le sous-sol de la RDC est particulièrement riche. Un véritable « scandale géologique » au centre duquel se trouvent en particulier le cobalt et le coltan, dont le pays détient la quasi-totalité des réserves mondiales.

« Scandale géologique »

L’explosion de la demande de ces matériaux actifs, indispensables à la fabrication des batteries qui équipent smartphones, voitures électriques ou encore éoliennes, pourrait être une aubaine pour le pays, dont 77 % de la population vit toujours sous le seuil de pauvreté.

La RDC, dont la filière minière est massivement artisanale, opaque et très peu régulée, attise la convoitise de grandes multinationales – chinoises en tête – parfois sans scrupules, et de groupes armés qui se disputent le contrôle des sites d’extraction dans le Nord et le Sud-Kivu. Plus de 200 000 Congolais, dont 40 000 enfants en 2014, peinent dans les mines comme « creuseurs » dans des conditions indignes et dangereuses, pour alimenter ce très fructueux marché.

« Cobalt de sang »

Les ONG dénoncent régulièrement l’exploitation de ces travailleurs précaires par une partie des principaux acteurs du marché. En 2019, IRAdvocates, une coalition de chercheurs et d’avocats, a même déposé une plainte contre Apple, Microsoft, Dell et Google, que l’organisation accuse d’avoir bénéficié indirectement du labeur des enfants dans les mines de cobalt congolaises.

Pour tenter de remédier à cette situation, les initiatives et certifications – rarement appliquées de manière efficiente – pullulent. Ainsi, BMW, Volkswagen, Samsung et BASF se sont collectivement engagés en faveur de l’encadrement des mines artisanales. Elon Musk, lui, a choisi de tenter de se passer de ce « cobalt de sang », et planche sur le développement de batteries sans le précieux métal pour ses véhicules Tesla. Dernière initiative en date : le lancement, en mars dernier, par les autorités de Kinshasa, de l’Entreprise générale du cobalt, qui doit encadrer l’achat et la commercialisation d’un cobalt artisanal « responsable » dans le pays.

Le téléphone ou la tablette sur lequel ou laquelle vous êtes en train de lire cet article contient très certainement quelques grammes de ce cobalt ramassé par les « creuseurs » congolais. Jeune Afrique retrace le chemin que le précieux métal a emprunté avant de parvenir entre vos mains.

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