Tunisie : l’opération mains propres de Kaïs Saïed contre des députés
Depuis l’annonce des mesures exceptionnelles du 25 juillet, entraînant enquêtes et arrestations de députés et de personnalités publiques, le président se positionne en redresseur de torts. Tour d’horizon.
Kaïs Saïed sait appuyer sur les points faibles de la transition démocratique tunisienne. Celui qui disait durant sa campagne « accepter les règles du jeu mais pas le système » s’est toujours positionné comme le chantre de la bonne gouvernance, incarnation de la probité et de la droiture. Répondant à l’un des principaux slogans de la révolution, dont l’écho revient en boucle depuis 2011, le président a ainsi fait de la lutte contre la corruption son principal cheval de bataille depuis le 25 juillet.
Aux destitutions en série des derniers jours s’ajoutent les poursuites. Des dizaines d’hommes d’affaires sont dans la ligne de mire et pourraient se voir forcés d’investir dans des projets de développement pour le pays. Une enquête a par ailleurs été ouverte concernant l’entreprise nationale aéronautique Tunisair.
Les politiques et institutions ne sont pas épargnés par ce grand ménage. La gestion de l’Instance Vérité et Dignité, désormais désactivée (elle était censée traiter des crimes du passé dans le cadre d’une justice transitionnelle à la traîne), est passée au peigne fin, tout comme celles de l’Instance nationale de lutte contre la corruption (INLUCC) et de son ancien président Chawki Tabbib. Soupçonnés d’avoir reçu des financements étrangers pour mener leurs campagnes électorales, les partis Ennahda, Qalb Tounes et Aïch Tounsi voient aussi leurs comptes épluchés.
Bien s’informer, mieux décider
Abonnez-vous pour lire la suite et accéder à tous nos articles
Les plus lus
- Au Gabon, bars et discothèques peinent encore à passer la nuit
- Photographie : 1904, l’horreur de la colonisation du Congo dans l’objectif de la missionnaire Alice Seeley Harris
- Au Cameroun, Paul Biya proroge le mandat des députés et conseillers municipaux
- « Ma mère me dit : “Quitte ce pays de racistes” », les Africains de France face à la montée du RN
- Achille Mbembe : « En France, la parole raciste a cessé d’être considérée comme scandaleuse »