RDC : au côté de Tshisekedi, Sama Lukonde a-t-il les mains libres ?

Nommé à la suite du divorce entre Félix Tshisekedi et Joseph Kabila, le nouveau Premier ministre peine à s’affirmer face à un président qui concentre les pouvoirs. Décryptage.

Le Premier ministre Sama Lukonde et le président Félix Tshisekedi © Présidence RDC

Le Premier ministre Sama Lukonde et le président Félix Tshisekedi © Présidence RDC

Publié le 12 août 2021 Lecture : 5 minutes.

Mercredi 4 août, dans les jardins de la primature, à Kinshasa. Président de la république, Premier ministre, membres du gouvernement et invités – dont les deux présidents du Parlement – assistent, religieusement et sous les tentes dressées pour l’occasion, à la messe d’action de grâce organisée par la primature pour les cent premiers jours de l’équipe de Jean Michel Sama Lukonde. L’événement n’est pas anodin : jamais un Premier ministre n’avait organisé pareille célébration.

Mais Sama Lukonde a tenu à rappeler sa source d’inspiration. « Ici, c’est un exemple que nous suivons. Celui de son Excellence Félix Antoine Tshisekedi qui, à son entrée en fonctions, a consacré le pays à Dieu. Et nous, dans notre action gouvernementale, nous revenons nous ressourcer entre les mains du Très Haut en lui rendant grâce pour ce qu’il a permis d’être accompli depuis notre avènement », a-t-il déclaré.

« Sagesse et stratégie »

Jean Michel Sama Lukonde Kyenge, 44 ans, n’ignore rien du contexte de sa nomination, survenue à un moment où Félix Tshisekedi affichait sa volonté d’asseoir son autorité sur l’appareil d’État après deux années de gestion partagée avec l’ancien chef de l’État Joseph Kabila et ses lieutenants. Depuis l’investiture de son gouvernement, il s’attelle avec « sagesse et stratégie », selon son entourage, à travailler main dans la main avec le président de la République. Question de prudence.

Le nouveau Premier ministre a peut-être en tête le bras de fer engagé par son prédécesseur, Sylvestre Ilunga Ilukamba. Celui-ci avait publiquement pris position contre des ordonnances du chef de l’État – annoncées « à sa grande surprise » et qui ne portaient pas sa contresignature – actant des nominations dans l’armée et dans la justice et écartant notamment le général John Numbi. Le couac de trop au sein d’une coalition qui avait fini par éclater.

Félix Tshisekedi a-t-il choisi Sama Lukonde Kyenge pour ne pas revivre une telle tension, persuadé que ce dernier n’oserait le défier ? Le président a surtout privilégié une personnalité issue du Grand Katanga pour répondre au mécontentement d’une partie de l’élite politique de la province, qui craignait sa mise à l’écart après la rupture de l’alliance avec Kabila et l’éviction d’Ilunga Ilunkamba, lui aussi Katangais.

« Auxiliaire de Tshisekedi »

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