Sénégal : Jamra, censeurs ou lanceurs d’alerte ?

Plus influents que jamais, l’ONG et son vice-président, Mame Mactar Gueye, sont de tous les combats : contre ce qu’ils assimilent à de la pornographie, mais aussi contre la franc-maçonnerie ou l’homosexualité… Jamra veut faire plier les producteurs de séries et n’exclut pas de mettre formellement le pied en politique. Faut-il craindre l’ONG islamique ?

Mame Mactar Gueye, vice-président de Jamra © Sylvain Cherkaoui pour JA

Mame Mactar Gueye, vice-président de Jamra © Sylvain Cherkaoui pour JA

MARIEME-SOUMARE_2024

Publié le 30 août 2021 Lecture : 6 minutes.

Mame Mactar Gueye est une grande gueule. On peut se permettre de l’écrire, puisque c’est lui-même qui le dit. Mais le truculent vice-président de l’ONG islamique Jamra ajoute aussitôt : « C’est ma fonction qui veut ça. » Chargé de la communication et de la relation avec les institutions au sein de Jamra, il en est, de fait, le porte-parole et le porte-drapeau.

Il suffit d’ailleurs d’aller faire un tour sur la page Facebook de la structure, où les publications et photographies documentant ses entretiens avec la presse et les institutions s’enchaînent, pour comprendre qu’il en est la figure de proue. Interlocuteur privilégié des médias au sein de Jamra, ce programmateur analyste à la retraite de 68 ans n’est pas du genre à bouder leurs sollicitations. Ajoutez à cela un sens certain de la formule et un activisme débordant sur les questions religieuses et sociales, et vous obtiendrez la recette du « phénomène » Mame Mactar Gueye.

« Ma position me pousse à être bruyant, mais elle est très ingrate, souligne le militant. C’est moi qui monte au créneau et c’est moi qui encaisse. »

Bien s’informer, mieux décider

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