Libye : à quoi joue Aguila Saleh ?
Orchestré par le président de la Chambre des représentants de Tobrouk, Aguila Saleh Issa, le vote d’une motion de défiance contre le Gouvernement d’union nationale (GUN) pourrait porter un coup fatal à la tenue des élections prévues en décembre. Décryptage d’une situation politique inextricable.
De l’ouest à l’est libyens, le règne de la confusion a repris le pas sur la politique de réunification. La semaine dernière a été marquée par une série de coups de théâtre qui ont replongé la Libye dans l’incertitude. Les élections prévues en décembre sont désormais plus que jamais compromises.
Les déclarations du président Mohamed al-Menfi, le 24 septembre, à New York, selon lesquelles la loi électorale devait faire l’objet d’un consensus entre le Parlement et le Haut Conseil d’État, ont compliqué un peu plus la donne.
L’idée de cette motion est de limiter la marge de manœuvre et le pouvoir du gouvernement.
Car ce consensus a volé en éclats le 21 septembre avec le vote, à huis clos, par la Chambre des représentants de Tobrouk, d’une motion de défiance contre le gouvernement intérimaire d’union nationale (GUN) d’Abdulhamid al-Dabaiba. Cette volte-face contre le GUN a été orchestrée par l’influent président de la Chambre, Aguila Saleh Issa.
Ce dernier bénéficie d’une forte assise à l’Est, où sa tribu, les Obeidat, est influente. Pour gagner les voix des députés de l’Ouest, il a bénéficié de l’appui du numéro deux de la Chambre, Fawzi Nweri, originaire de la Tripolitaine. Au final, la motion aurait obtenu 89 votes sur 110, selon Aguila Saleh Issa. Des chiffres toujours contestés par certains députés.
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