MBS, MBZ, Tamim : dans le Golfe, la rivalité entre les princes ne faiblit pas

La crise du Golfe a officiellement pris fin en janvier 2021. Mais en coulisses, la rivalité entre le Qatar et ses voisins bat toujours son plein, tandis que l’Arabie saoudite a tempéré son alliance stratégique avec Abou Dhabi.

Le prince héritier saoudien Mohammed Ben Salman (au centre) entouré de l’émir Tamim du Qatar (à g.) et de Tahnoun Ben Zayed Al Nayhan, conseiller émirati à la sécurité nationale, à Neom, en Arabie saoudite, le 17 septembre 2021. © BANDAR AL-JALOUD / Saudi Royal Palace / AFP

Le prince héritier saoudien Mohammed Ben Salman (au centre) entouré de l’émir Tamim du Qatar (à g.) et de Tahnoun Ben Zayed Al Nayhan, conseiller émirati à la sécurité nationale, à Neom, en Arabie saoudite, le 17 septembre 2021. © BANDAR AL-JALOUD / Saudi Royal Palace / AFP

ProfilAuteur_LaurentDeSaintPerier

Publié le 25 octobre 2021 Lecture : 8 minutes.

Jour historique, ce 2 octobre 2021 au Qatar : un mois après avoir célébré ses cinquante ans d’indépendance, l’émirat organise ses premières élections législatives. La Choura qui en sera issue restera un organe consultatif, ce scrutin ayant une portée essentiellement symbolique. Et pédagogique, soulignent les autorités. Mais de mauvaises ondes sont venues de l’étranger perturber l’événement national qui ont mis sur les dents les services qataris.

Dès le début d’août, le réseau Twitter a commencé à gazouiller quotidiennement des centaines de hashtags appelant au boycott électoral et à un « printemps qatari » sur le modèle des printemps arabes de 2011. Beaucoup étaient illustrés de captures d’une rare manifestation, le 9 août, de membres de la grande tribu Al-Murrah dont une partie a été exclue du scrutin par la loi électorale, laquelle n’accorde le droit de vote qu’aux seuls citoyens dont les ascendants étaient qataris en 1930.

Réconciliation en trompe-l’œil

La déferlante de tweets hostiles au pouvoir a conduit les services qataris à s’intéresser à leur origine, pour constater qu’ils avaient été diffusés via une cohorte de comptes robots (bots) depuis, essentiellement, les Émirats arabes unis (EAU) et l’Arabie saoudite, mais aussi l’Égypte, les trois grands États qui, en juin 2017, avaient rompu tout lien avec l’émirat et, empêchés par l’administration américaine de l’envahir, lui avaient imposé un blocus total.

De nombreux aspects de la réconciliation de janvier laissent à penser que certains anciens ennemis du Qatar n’ont pas désarmé

« Huit mois après que le Qatar et l’ex-quartet du blocus ont semblé enterrer la hache de guerre avec la signature de la déclaration d’Al-Ula, cette affaire amène à se demander si la crise du Golfe a vraiment pris fin », écrit le site d’information locale Doha News le 11 août dans une enquête consacrée à cette cyber-subversion.

En janvier 2021, la famille exigeante des monarques du Golfe avait en effet célébré en grande pompe son entente retrouvée après quatre ans de brouille avec l’indocile Qatar.

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