Tunisie : Kaïs Saïed, francophone réfractaire
Après le nouveau report du Sommet de l’organisation internationale de la Francophonie et les propos polémiques de l’ancien président Moncef Marzouki, « la question française » a brusquement ressurgi dans le débat politique. Explications.
Depuis la fin de son mandat, en 2014, l’ancien président Moncef Marzouki, 76 ans, joue à nouveau la partition de l’opposant, qu’il a déclinée sur tous les modes sous le régime Ben Ali. Le 9 octobre, le fondateur du Congrès pour la République (CPR) a ainsi donné de la voix lors d’une manifestation à Paris et franchi, aux yeux de nombreux Tunisiens qui ont pris l’habitude de le surnommer « tartour » (« l’insignifiant »), un pas de plus dans la provocation.
Il a ainsi appelé à la révolte contre la dictature et exigé le retour d’une démocratie qu’il estime confisquée depuis le passage en force du président Kaïs Saïed, le 25 juillet 2021, et la mainmise qu’il a établie sur le pouvoir. Un message somme toute audible, si ce n’est qu’il appelle « le gouvernement français à rejeter tout appui à ce régime et à cet homme qui ont comploté contre la révolution et qui ont aboli la Constitution ». Ce qui n’aurait été, en d’autres temps, qu’un non-événement, prend aujourd’hui les allures d’une affaire d’État.
Bien s’informer, mieux décider
Abonnez-vous pour lire la suite et accéder à tous nos articles
Les plus lus
- Au Gabon, bars et discothèques peinent encore à passer la nuit
- Photographie : 1904, l’horreur de la colonisation du Congo dans l’objectif de la missionnaire Alice Seeley Harris
- Au Cameroun, Paul Biya proroge le mandat des députés et conseillers municipaux
- « Ma mère me dit : “Quitte ce pays de racistes” », les Africains de France face à la montée du RN
- Achille Mbembe : « En France, la parole raciste a cessé d’être considérée comme scandaleuse »