Inondations en Algérie : « Il faut s’attendre à d’autres effondrements »

Les fortes intempéries en Algérie menacent la structure de nombreux bâtiments, comme la Grande mosquée d’Alger. En cause : l’anarchie du secteur immobilier et des lacunes en matière de prévention et de gestion des risques. Le point avec Abdelkrim Chelghoum, président du Club algérien des risques majeurs.

La Grande mosquée d’Alger, en octobre 2020 © RYAD KRAMDI/AFP

La Grande mosquée d’Alger, en octobre 2020 © RYAD KRAMDI/AFP

Publié le 22 novembre 2021 Lecture : 4 minutes.

Il a suffi d’une succession de pluies torrentielles de saison. Depuis le début du mois de novembre, des cités entières ont été cernées par les eaux, des axes routiers ont été coupés et des véhicules, submergés. Certaines régions ont même vu tomber 80 mm de pluie sur le dernier mois. Aussitôt, les photos d’immeubles en péril suite aux précipitations ont été diffusées sur les réseaux sociaux. Le 9 novembre, l’effondrement d’une maison à Alger a ainsi causé trois morts.

C’est que l’anarchie et les passe-droits dans le domaine immobilier ont crée un tissu urbain très fragile et excessivement sensible aux épisodes pluvieux. Les bâtisses érigées près des cours d’eau, des berges des oueds et des terrains marécageux – comme les facultés de sciences médicales et de droit de la capitale ainsi que la Grande mosquée d’Alger, dont le coût de réalisation avoisine les 900 millions d’euros – sont particulièrement en péril. Pour Abdelkrim Chelghoum, président du Club algérien des risques majeur, il faut donc s’attendre à d’autres effondrements.

Jeune Afrique : Beaucoup de chefs-lieux de wilayas (préfectures) connaissent d’importantes inondations. Doit-on s’attendre à voir le bilan humain et matériel s’aggraver ?

Abdelkrim Chelghoum : Il suffit de revenir au constat in situ, qui est sans appel. Ces dix dernières années, environ 25 wilayas sur 58 (préfectures) ont connu des inondations avec des pertes humaines et matérielles considérables. Aujourd’hui, les chefs-lieux d’Alger, de Boumerdes, de Blida, de Tipaza, de Tizi-Ouzou sont fortement endommagés et paralysés par des pluies non exceptionnelles, de saison. C’est gravissime et inacceptable.

Les règles basiques en matière d’urbanisme et d’aménagement du territoire sont souvent bafouées

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