La Mauritanie rouvre son Sahara aux touristes  

Seul pays du Sahel épargné par les attentats depuis onze ans et ouvert sans restriction aux amoureux du désert, la Mauritanie relance ses activités touristiques.

Avant le Covid-19, le secteur visait les 10 000 touristes de randonnée par an dans le pays. Ici, un chamelier dans la région de l’Adrar. © Anita BACK/LAIF/REA

Avant le Covid-19, le secteur visait les 10 000 touristes de randonnée par an dans le pays. Ici, un chamelier dans la région de l’Adrar. © Anita BACK/LAIF/REA

ProfilAuteur_AlainFaujas

Publié le 24 novembre 2021 Lecture : 3 minutes.

C’est un frémissement dans un secteur du tourisme à la peine depuis l’apparition du Covid-19. La Mauritanie, l’une des portes d’entrée vers le désert du Sahara, s’apprête à de nouveau accueillir des touristes.

Une relance rendue possible par la mise en place, d’ici à un mois, d’un vol charter hebdomadaire. Ces vols, prévus du 10 décembre 2021 au 2 avril 2022, seront opérés par la compagnie française ASL Airlines France et rallieront Paris à Atar, ville du centre-ouest de la Mauritanie, capitale de la région de l’Adrar.

Le retour des touristes fera vivre guides, chauffeurs, cuisiniers et chameliers

la suite après cette publicité

La pandémie a stoppé net le développement du tourisme de randonnée qui avait attiré 2 380 visiteurs en 2017-2018, 3 860 personnes en 2018-2019 mais seulement 2 500 personnes en 2019-2020, saison interrompue par le confinement sanitaire. Avant le Covid-19, le secteur visait les 10 000 touristes par an avec l’ambition de conquérir la clientèle espagnole.

Assurer la sécurité

Les prévisions des autorités comme celles des agents de voyage mauritaniens et français tablent sur le retour de 2 900 voyageurs grâce à douze vols confirmés, auxquels pourraient s’ajouter quatre vols supplémentaires en cas d’affluence (le prix du vol aller-retour varie entre 480 et 620 euros selon la période). Le premier vol, le 10 décembre, affiche complet car il permet à ses passagers de participer au festival des villes anciennes organisé à Ouadane (nord).

« Je suis optimiste quant au succès de cette reprise, affirme Naha Mint Mouknass, le ministre du Commerce, de l’Industrie, de l’Artisanat et du Tourisme. Une fois de plus, nous ferons en sorte que nos visiteurs voient la différence entre la Mauritanie et les autres pays du Sahel et qu’ils s’y sentent totalement en sécurité. Nous n’exigeons plus d’eux de test PCR à l’arrivée sur notre sol, mais j’ai toute confiance dans le fait qu’ils respecteront les consignes en matière de vaccination et de précautions sanitaires. »

La renaissance du tourisme est attendue avec impatience dans ces contrées arides. « Les populations qui nous accueillent vivent un vrai désespoir depuis un an et demi, explique Kadi Medhi, cofondateur de l’agence Mauritanides Voyages. Ils souffrent de la sécheresse persistante et d’une très mauvaise récolte de dattes. Leur espoir repose sur le retour des touristes qui fera vivre guides, chauffeurs, cuisiniers et chameliers. »

Le tourisme est un facteur de stabilité et de retombées vitales dans ces zones exsangues

la suite après cette publicité

Sur le plan pratique, lors des séjours, il faut compter trois dromadaires pour un touriste, ce qui explique qu’un chamelier puisse gagner 1 000 euros en quinze jours et assurer ainsi des mois de subsistance à sa famille.

Hausse des prix du carburant

Le maître d’œuvre de cette reprise est Maurice Freund, le créateur de l’agence de voyages Point Afrique, qui a embarqué dans l’aventure les agences Voyageurs du monde, Terres d’aventure,  Allibert, Nomades et La Balaguère.

la suite après cette publicité

Malgré les risques d’une reprise de la pandémie et la forte augmentation des prix du carburant, Maurice Freund s’est battu, de concert avec les autorités mauritaniennes, pour apporter, dit-il, « un peu de développement, facteur de stabilité et de retombées vitales dans ces zones économiquement exsangues  via un tourisme raisonné ».

Les circuits proposés cette saison arpenteront le désert de l’Adrar ainsi que les sites historiques des villes de Chinguetti ou de Ouadane, où s’arrêtaient jusqu’au XIXe siècle les caravanes remontant de Tombouctou vers le Maroc. Le Train du désert, qui emprunte la voie ferrée grâce à laquelle est acheminé vers le port de Nouadhibou le minerai de fer des mines de Zouerate, figure aussi au catalogue.

L'éco du jour.

Chaque jour, recevez par e-mail l'essentiel de l'actualité économique.

Image

La rédaction vous recommande

Tourisme : le Sahara mauritanien de plus en plus fréquentable

Contenus partenaires