Présidentielle en Gambie : Adama Barrow proclamé vainqueur, ses adversaires contestent

Le président sortant, Adama Barrow, a été déclaré très largement vainqueur de la présidentielle en Gambie dimanche 5 décembre. Une proclamation saluée dans les rues de Banjul par des dizaines de milliers de supporteurs, mais contestée par ses adversaires.

Le président sortant de la Gambie, Adama Barrow, déclaré vainqueur de la présidentielle du 4 décembre 2021. © Leo Correa/AP/SIPA

Le président sortant de la Gambie, Adama Barrow, déclaré vainqueur de la présidentielle du 4 décembre 2021. © Leo Correa/AP/SIPA

Publié le 6 décembre 2021 Lecture : 2 minutes.

Adama Barrow a recueilli plus de 53 % des voix, selon les résultats publiés dimanche par la commission électorale, au lendemain de ce vote crucial. Son principal concurrent, Ousainou Darboe, a obtenu 27,7% des suffrages.

Le président de la commission, Alieu Momarr Njai, a déclaré devant la presse Adama Barrow « dûment élu pour servir en tant que président de la République de Gambie ».

la suite après cette publicité

« Nous rejetons les résultats »

Des foules de partisans ont défilé une partie de la nuit dans un grand vacarme de klaxons dans les rues de la capitale, Banjul. Ils ont dansé sur une vaste esplanade et ovationné Adama Barrow quand celui-ci leur a adressé la parole pour endosser la victoire « avec un grand sentiment de joie et d’humilité », et les appeler à « respecter » les électeurs de ses concurrents. Le scrutin, qui se jouait sur un tour, a été « libre, juste, et transparent », a-t-il assuré.

Mais ses adversaires ont dit contester ces résultats et se réserver « tous les moyens d’action ». « Pour le moment, nous rejetons les résultats jusqu’à présent annoncés » par la commission, a déclaré Ousainou Darboe, aux côtés de deux autres de ses concurrents.

« Tous les moyens d’action sont sur la table », a-t-il ajouté, appelant « tous les Gambiens à rester calmes et pacifiques » le temps que des investigations soient réalisées. Les représentants de ces candidats présents au moment des opérations de comptage ont constaté « un certain nombre de problèmes », a-t-il dit.

Forte participation

Les Gambiens se sont pressés en masse dans les isoloirs samedi : le taux de participation était d’environ 87 %, selon les résultats officiels.

la suite après cette publicité

Environ un des deux millions de Gambiens étaient appelés à choisir parmi six candidats, tous des hommes, celui qui dirigera pendant cinq ans le pays. Près de 860 000 d’entre eux ont pris part au vote.

La Cedeao, acteur majeur dans le départ contraint de Yahya Jammeh, avait exhorté dans un communiqué « tous les candidats à accepter de bonne foi l’issue de cette élection qui n’aura ni gagnant ni perdant, mais un seul vainqueur, le peuple gambien ».

la suite après cette publicité

Il y a cinq ans, Adama Barrow, un ancien promoteur immobilier aujourd’hui âgé de 56 ans et alors quasiment inconnu du grand public, avait déjoué tous les pronostics et battu l’autoritaire Jammeh, au pouvoir depuis plus de vingt ans et dont le régime a été caractérisé par une multitude d’atrocités commises par l’État et ses agents : assassinats, disparitions forcées, viols et tortures.

Justice

Yahya Jammeh, qui refusait de reconnaître sa défaite, avait été forcé de s’exiler en Guinée équatoriale sous la pression d’une intervention militaire ouest-africaine. Cette présidentielle est la première sans lui depuis 1996.

Adama Barrow revendique le retour des libertés, la construction de routes et de marchés et la pacification des relations avec la communauté internationale. Ousainou Darboe, un avocat de 73 ans, quatre fois deuxième derrière Yahya Jammeh à la présidentielle, accusait le président sortant d’avoir manqué à tous ses engagements pour rester au pouvoir.

Adama Barrow est revenu sur sa promesse initiale de ne rester que trois ans au pouvoir. Il a beaucoup atténué ses précédents engagements à poursuivre les responsables de crimes commis sous Yahya Jammeh. Son parti nouvellement créé a même noué une alliance avec celui de l’ancien autocrate.

Le prochain président devra décider s’il suit ou non les recommandations d’une commission chargée d’enquêter sur la période Jammeh, qui a demandé que les responsables des crimes commis à cette époque soient jugés.

Avec AFP

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

La rédaction vous recommande

Contenus partenaires