Tunisie – Ahmed Souab : « Ceux qui n’ont pas eu peur de Ben Ali ne vont pas craindre Kaïs Saïed »
Défenseur pugnace d’une justice indépendante, l’ancien président du tribunal administratif revient sur le combat pour la sauvegarde du Conseil supérieur de la magistrature (CSM).
![Ahmed Souab, ancien président du tribunal administratif. © Nicolas Fauqué](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2022/01/14/jad20220114-mmo-tunisie-ahmedsouab.jpg)
Ahmed Souab, ancien président du tribunal administratif. © Nicolas Fauqué
Sauver le Conseil supérieur de la magistrature (CSM). C’est le combat pour lequel l’ancien juge Ahmed Souab a décidé de prendre fait et cause. Une instance constitutionnelle mise en place lors de la Constituante, mais dont le président Kaïs Saïed compte visiblement se débarrasser.
Ahmed Souab revient sur la genèse de la justice en tant que bastion des droits et des libertés, mais aussi sur les dérives qui l’ont affectée et, parfois, en partie dévoyée. Ce tour d’horizon met en perspective les risques encourus par la justice, que Kaïs Saïed voudrait soumettre à sa volonté.
Il ne s’agit pas là de simples bisbilles autour du CSM, mais d’une bataille frontale et hautement symbolique des magistrats pour assurer leur indépendance. Face à eux, un pouvoir naissant qui veut réduire le pouvoir judiciaire à une fonction.
Jeune Afrique : quels liens entretiennent traditionnellement le pouvoir et la justice en Tunisie ?
Ahmed Souab : Le pouvoir juridictionnel a toujours été phagocyté par le pouvoir politique : on se souvient de la cour de sûreté de l’État sous Bourguiba. Ben Ali a agit autrement : il a opéré une sorte de coupe verticale dans la pyramide d’exécution.
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