Bénin : Patrice Talon, omniprésent, omniprésident

Réélu en avril 2021 à la tête du pays pour un second et dernier mandat censé être « hautement social », Patrice Talon est chef de l’État, chef du gouvernement et chef des armées. Parviendra-t-il à maintenir la cohésion au sein de sa majorité, constituée de fortes têtes dont certaines songent déjà à 2026 ? Et au sein du pays ?

Le président Patrice Talon au palais de la Marina, à Cotonou, lors de la cérémonie de retour des œuvres sacrées restituées par la France, le 10 novembre 2021. © YANICK FOLLY/AFP

MATTHIEU-MILLECAMP_2024

Publié le 7 février 2022 Lecture : 8 minutes.

Issu du dossier

Bénin : Patrice Talon, omniprésident sur tous les fronts

Réélu en avril 2021 pour un second mandat, Patrice Talon a désormais tous les leviers en main. Mais si les indicateurs sont bons, les tensions politiques restent encore vives et le chantier de la répartition des fruits de la croissance largement ouvert.

Sommaire

C’est un petit morceau de bois sombre d’une trentaine de centimètres de long, tel le témoin que se passent de main en main les athlètes dans une course de relais. Un bâton que l’activiste togolais David Dosseh tend au président béninois Patrice Talon. Ce dernier vient de le rejoindre à la tribune du Sommet citoyen sur la bonne gouvernance, que les collectifs Tournons la page et Togo debout organisent à Cotonou en ce samedi 10 juillet 2021. Deux chiffres sont gravés sur le bois : 1 et 2. Comme le nombre maximum de mandats présidentiels fixés par la Constitution. Le chef de l’État béninois, réélu quelques semaines plus tôt dès le premier tour avec 86 % des suffrages exprimés, se saisit du symbole avec un grand sourire.

A-t-il une pensée pour son homologue et voisin togolais Faure Gnassingbé, qui en est à son quatrième mandat et avec lequel les relations sont si tendues ? Pense-t-il au Guinéen Alpha Condé, réélu un an plus tôt pour un troisième mandat, dont personne ne pouvait alors prédire qu’il se terminerait si abruptement deux mois plus tard ? Face aux militants qui discutent depuis des heures du « virus du troisième mandat », il promet : « Le troisième dimanche du mois de mai 2026 », il passera le relais « à celui qui aura eu la confiance du peuple béninois ».

Passe d’armes diplomatique

Bien s’informer, mieux décider

Abonnez-vous pour lire la suite et accéder à tous nos articles

Image
Découvrez nos abonnements
la suite après cette publicité

Dans le même dossier