RDC : l’ascension brisée de Jean-Marc Kabund, l’incontournable devenu paria
Le patron par intérim du parti de Félix Tshisekedi, l’UDPS, s’était bâti une place de choix au cœur du pouvoir. Personnage aussi stratégique qu’encombrant, il vient d’en être radié. Une disgrâce éclair dont Jeune Afrique vous fait le récit.
De tous les sièges de partis politiques installés aux abords du boulevard Lumumba, à Kinshasa, celui de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) est le plus reconnaissable. L’automobiliste qui s’y présente est d’abord accueilli par un grand panneau rappelant la devise du parti, « le peuple d’abord ». Il est ensuite intercepté par un dispositif de sécurité bien particulier. Car devant la grande grille d’entrée, ce ne sont ni des militaires ni des policiers qui assurent la sécurité et filtrent les véhicules, mais des militants et militantes, casquettes sur la tête et talkie-walkie à la main.
Ici, au bouillonnant QG du parti présidentiel, l’atmosphère s’est considérablement tendue ces derniers jours. Le 22 janvier, une très longue réunion animée par le secrétaire général, Augustin Kabuya, a été consacrée au dossier du moment, celui de la démission de Jean-Marc Kabund de son poste de premier vice-président de l’Assemblée nationale, annoncée huit jours plus tôt. Au terme d’un huis clos houleux dont aucun autre détail n’a filtré, la sanction est finalement tombée une semaine plus tard : pilier de la majorité depuis l’élection de Félix Tshisekedi, Kabund a été démis de ses fonctions de président par intérim et radié de l’UDPS, le 29 janvier. En à peine vingt jours, l’incontournable est devenu paria.
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