Standard Bank, dernier allié africain de TotalEnergies sur son mégaprojet en Ouganda ?

La plus puissante banque africaine fait face à la pression des ONG pour ne pas financer le pipeline est-africain (Ouganda-Tanzanie) du géant français. Le colosse de Jo’burg résiste pour l’instant à leurs appels.

Construction d’un pipeline en Afrique. © Eacop

David Whitehouse © The Africa Report

Publié le 16 février 2022 Lecture : 3 minutes.

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Standard Bank est de plus en plus isolé en tant que soutien de l’oléoduc EACOP (East African Crude Oil Pipeline). Si le géant français TotalEnergies et la société publique China National Offshore Oil Corporation (CNOOC) ont signé le 1er février la décision finale d’investissement pour l’EACOP – qui doit relier Hoima en Ouganda au port de Tanga en Tanzanie – plusieurs leaders du secteur bancaire africains ont pris leurs distances avec ce projet. Parmi eux les concurrents sud-africains de Standard Bank :  ABSA, Nedbank et Investec. Il en va de même pour la Banque africaine de développement (BAD).

Dès 2021, les médias français avaient rapporté qu’aucune des plus grandes banques du pays ne participerait au projet, et que Axa, le plus grand assureur hexagonal, ne s’y associerait pas. FirstRand, la deuxième plus grande banque d’Afrique du Sud, a déclaré en janvier à BankTrack, une ONG basée aux Pays-Bas qui surveille l’activité de financement des banques à travers le monde, qu’elle ne financerait pas le projet.

De son côté, Standard Bank a fait appel à une société indépendante de conseil environnemental et social, qui a visité la zone du projet et publiera un « rapport de diligence raisonnable complet » dans les mois à venir, a déclaré un porte-parole de la banque à The Africa Report/Jeune Afrique. À la suite de cette étude, la banque panafricaine « prendra alors une décision sur la marche à suivre ».

Respect des Principes de l’Équateur

La participation de Standard Bank « reste soumise aux conclusions des évaluations de diligence raisonnable environnementales et sociales et au respect des exigences des Principes de l’Équateur », a précisé le porte-parole. « Elle est également soumise à une évaluation complète des stratégies et des objectifs des sponsors [entreprises en charge du projet] de l’EACOP en matière de changement climatique. » Les Principes de l’Équateur sont une référence du secteur financier utilisée pour évaluer les risques environnementaux et sociaux des projets.

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