Burkina : officiellement président, Damiba prêtera serment le 16 février

Le chef de la junte qui a renversé Roch Marc Christian Kaboré le 24 janvier devient le président de la transition, et ce, jusqu’au retour à l’ordre constitutionnel. Il a par ailleurs annoncé la création d’une commission chargée de définir la durée de cette transition.

Le chef de la junte militaire du Burkina Faso, Paul-Henri Sandaogo Damiba (capture d’image d’une vidéo diffusée par la télévision du Burkina le 27 janvier 2022). © Radiodiffusion Télévision du Burkina / AFP

Publié le 11 février 2022 Lecture : 2 minutes.

Au pouvoir depuis qu’il a renversé Roch Marc Christian Kaboré le 24 janvier dernier, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba n’est plus seulement le chef du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR) – le nom que la junte s’est donné au soir du coup d’État –, il a été déclaré « président » par le Conseil constitutionnel, devant lequel il prêtera serment mercredi 16 février.

Le Conseil constitutionnel précise que Paul-Henri Sandaogo Damiba est également « chef de l’État » et « chef suprême des armées », selon une décision qui lui a été notifiée mercredi 9 février. Il ajoute que « l’audience solennelle de prestation de serment […] en qualité de président du Faso, chef de l’État, est fixée au mercredi 16 février à 10h00 (GMT et locales) dans la salle d’audience du Conseil constitutionnel », à Ouagadougou.

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Le Conseil constitutionnel avait au préalable constaté « la vacance de la présidence du Faso », après la démission forcée le 24 janvier de Roch Marc Christian Kaboré. Le lieutenant-colonel Damiba est donc devenu officiellement le président de la transition, et ce, jusqu’au retour à l’ordre constitutionnel.

Juristes, sociologues, économistes…

Samedi, un décret de Paul-Henri Sandaogo Damiba a par ailleurs annoncé la création d’une commission composée de 15 membres, dont des juristes, des sociologues, des économistes et des officiers, en vue d’ »élaborer un projet de charte et d’agenda, assorti d’une proposition de durée de la transition et des modalités de mise en œuvre », dans un « délai de deux semaines ».

Le décret précisait que les membres de cette commission, qui est « indépendante et à l’abri des pressions et manœuvres contraires à l’intérêt général », travailleront à « titre bénévole » et exerceront leur mission dans « un esprit patriotique et un dévouement absolu à la nation ».

L’ONU « gravement préoccupée »

La Cedeao et l’Union africaine ont suspendu le Burkina Faso de leurs instances, sans plus de sanctions pour l’instant, demandant à la junte de proposer un calendrier « raisonnable ».

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Le 9 février, le Conseil de sécurité de l’ONU s’est déclaré « gravement préoccupé par le changement inconstitutionnel du gouvernement au Burkina Faso le 24 janvier », dans une déclaration adoptée à l’unanimité. Toutefois, le terme de coup d’État militaire n’est pas utilisé et l’ONU n’exprime pas de condamnation.

Le 24 janvier, au lendemain d’une mutinerie qui avait touché plusieurs casernes du pays, le MPSR, présidé par le lieutenant-colonel Damiba, avait démis de ses fonctions Roch Marc Christian Kaboré, après l’avoir arrêté puis placé en résidence surveillée dans une villa de Ouagadougou.

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