Nouvelle compagnie en RDC

Résultat d’une alliance entre Hewa Bora et Brussels Airlines, Air DC vise une place de choix sur un marché prometteur.

Publié le 3 décembre 2007 Lecture : 2 minutes.

Candidate malheureuse à la privatisation de Cameroon Airlines, impliquée dans le projet Air Cemac, à l’avenir incertain, la compagnie Brussels Airlines vient enfin de franchir un pas concret sur le continent avec la création d’Air DC. Annoncée dans le ciel congolais pour mars 2008, Air DC est une filiale à 51 % de la compagnie congolaise Hewa Bora, le reste du capital appartenant à Brussels Airlines, via sa filiale Pan African Airlines Leasing Company Ltd, dédiée aux projets et aux accords avec les compagnies africaines. Grâce à quoi Air DC disposera d’un Boeing 737 (moyen-courrier) d’une capacité de 150 places, et d’un BAe 146 (appareil à décollage et atterrissage courts), pouvant accueillir 75 personnes. Ils remplaceront les avions d’Hewa Bora sur les vols intérieurs qu’elle assure entre Kinshasa et Lubumbashi, Mbandaka et Gemena. « Nous pensons ouvrir des lignes vers Brazzaville ou Luanda », ajoute Stavros Papaioannou, directeur général d’Hewa Bora, dont il est l’un des trois actionnaires se partageant près de 25 % du capital.
Apport de 3 millions d’euros
Pour la compagnie congolaise, cette collaboration fait figure de ballon d’oxygène. L’aide financière et technique de l’héritière du pavillon national belge Sabena va lui permettre de développer ses activités. Avec les deux avions, Brussels Airlines a déjà apporté 3 millions d’euros dans la corbeille de mariage, et « ce n’est qu’un début », ajoute Stavros Papaioannou. Côté belge, l’alliance avec Hewa Bora permet de mettre un pied sur un marché très porteur. Née en 2006 de la fusion entre SN Brussels et la britannique Virgin Express, Brussels Airlines dessert 55 destinations en Europe, et 15 sur le continent, pour lesquelles elle se positionne en concurrente directe d’Air France. Avec Air DC, elle peut s’imposer rapidement dans un pays immense et dépourvu de routes ou de chemin de fer, avec pour concurrentes une cinquantaine de compagnies aériennes qui ont toutes été épinglées par l’Union européenne (lire l’encadré), sauf Hewa Bora. « Même si nous ne sommes pas sur la liste noire, nous avons beaucoup perdu en clientèle », explique Stavros Papaioannou. Les clients préfèrent les vols mis en place par la Mission des Nations unies au Congo (Monuc) pour assurer la sécurité de son personnel. La Monuc dispose du plus gros parc aérien d’Afrique, et ses dizaines de vols quotidiens et gratuits font beaucoup de tort aux compagnies locales. Viendra un jour où la Monuc n’assurera plus de liaisons aériennes au Congo, même si son mandat est sans cesse prolongé
Belges et Congolais se retrouvent donc sur un intérêt commun, résumé par Johan Maertens, directeur général de la future Air DC et transfuge de Brussels Airlines : « Dans notre secteur, il n’y a pas le choix, il faut s’unir pour ne pas mourir. » Les deux compagnies suivent le mouvement d’économies d’échelle initié par d’autres avec plus ou moins de bonheur, comme en témoignent les difficultés qui ont agité l’alliance entre Air Sénégal International et Royal Air Maroc. « Nous espérons un mariage plus réussi », conclut Stavros Papaioannou.

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