Côte d’Ivoire : bienvenue à Pepressou, le village de Bédié, là où le temps s’est arrêté

Un palais inachevé, des souterrains secrets, une église flambant neuve… À quelques kilomètres de Daoukro, dans le centre de la Côte d’Ivoire, Pepressou est oublié de tous. Mais ses habitants, eux, sont restés fidèles à l’enfant du village : l’ancien président Henri Konan Bédié.

Daoukro, en novembre 2020. © Sia Kambou/AFP

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Publié le 15 février 2022 Lecture : 6 minutes.

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Décès d’Henri Konan Bédié, monument de la politique ivoirienne

L’ancien chef de l’État et président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) est décédé ce mardi 1er août.

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« C’était en 1996, non ? » « Bien avant ! » « Après 1993 en tout cas. » Dans le village, la question donne lieu à un vif débat. Les plus jeunes s’interrogent à haute voix, tandis que les anciens, drapés dans des pagnes, plissent les yeux ou regardent en l’air. Tous finissent rapidement par s’accorder sur une chose : la date de la construction des cent « villas » de Pepressou se situe entre 1993 et 1999. L’enfant du village, Henri Konan Bédié, inamovible patron du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI, ex-parti unique), est alors – enfin, diront certains – président de la Côte d’Ivoire.

Une époque faste, durant laquelle les vieilles habitations de brique et de terre de Pepressou furent rasées au profit d’une centaine de maisons mitoyennes de plain-pied, de quatre chambres chacune, aux tuiles rouges alignées. Elles sont réparties en deux lotissements, P1 et P2, situés de chaque côté d’une large route goudronnée. Un confort inespéré, moyennant 250 000 F CFA [380 euros] par maison, dans ce petit village encerclé par les forêts et les plantations du Centre-Est, à 7 km de Daoukro, le fief du Sphinx.

« C’était bien en 1996 », finit par répondre avec assurance un jeune homme du village, planteur d’hévéas comme beaucoup ici. « C’est Henri Konan Bédié qui a introduit cette culture dans toute la région au moment du déclin du cacao. Il est lui-même un grand planteur et un grand cultivateur », rappelle l’un de ses anciens ministres, originaire de la région, l’Iffou.

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