Insuline « made in Algeria»

Publié le 3 novembre 2003 Lecture : 2 minutes.

Le groupe pharmaceutique algérien Saïdal et son homologue français Aventis ont signé, le 29 octobre, une convention portant sur la production d’insuline. Selon les clauses de cet accord, Aventis mettra à la disposition de Saïdal, durant cinq ans, les matières premières nécessaires à la production d’insuline, laquelle sera fabriquée par l’usine Saïdal de Constantine à partir du premier semestre 2004. Capacité de production : 3 millions de doses par an. Outre la formation du personnel de l’usine et le contrôle de la composition du médicament, la convention prévoit une coopération dans les domaines technique, scientifique et commercial.
Saïdal, ou plus précisément sa filiale Pharmal en charge du projet, détient à 100 % le capital de l’usine. La production d’insuline made in Algeria sera financée par le Crédit populaire algérien (CPA) à hauteur de 6 millions d’euros. « C’est un projet totalement algérien », a précisé Ali Aoun, président du groupe Saïdal, lors de la signature de la convention. Une bonne nouvelle pour les deux millions de diabétiques que compte le pays, dont plus de 500 000 insulino-dépendants. Car, outre la baisse de prix induite, la production locale d’insuline permettra de mieux répondre à la demande et d’éviter les habituelles ruptures de stock.
« Encore faut-il que ce projet tant attendu aboutisse », s’est exclamé le président de l’association algérienne des diabétiques. Car Saïdal s’était déjà engagé avec des groupes pharmaceutiques dans des conventions similaires, mais qui n’ont jamais vu le jour. Le groupe algérien s’était en effet associé, en 1993, avec le danois Novo Nordisk afin de créer Aldaph pour la production d’insuline. Le capital de cette société mixte était détenu à 90 % par Novo Nordisk et à 10 % par Saïdal. Mais, à cette époque, le risque d’investir en Algérie était énorme à cause de la recrudescence des actes terroristes. Pour amortir ce risque, le danois cède, en 1999, la moitié de ses parts au français Pierre Fabre. Le projet démarre en Kabylie en 2000 avec la pose de la première pierre de l’usine, mais il sera arrêté, car les deux partenaires étrangers « posent de nouvelles conditions inacceptables », selon Ali Aoun. Aujourd’hui, Saïdal mise sur Aventis pour que l’insuline soit enfin produite en Algérie.

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