Comment l’Afrique de l’Ouest peut se débarrasser des délestages
Si la Côte d’Ivoire et le Sénégal ont largement réduit les coupures de courant, la question demeure un fléau ailleurs dans la région. Et il ne suffit pas d’augmenter les capacités de production pour résoudre le problème.
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À Lagos (Nigeria), les coupures durent en moyenne de 6 à 8 heures par jour. Ici, dans le district de Yaba en 2020. © Youri Lenquette pour Jeune Afrique.
Mali, Burkina Faso, Ghana et même Côte d’Ivoire. Ces derniers mois, les délestages se sont multipliés en Afrique de l’Ouest francophone provoquant critiques dans la presse et fatigue au sein du secteur privé. Au Nigeria, « les coupures quotidiennes à Lagos et Abuja sont d’une durée moyenne de 6 à 8 heures », a rappelé le directeur général du Trésor français dans une note de juillet 2021, soulignant que « les délestages récurrents obligent une large partie de la population et la quasi-totalité des entreprises à se doter de moyens d’autoproduction, essentiellement des groupes électrogènes coûteux et polluants ».
Ancien et récurrent, le problème est économique autant que politique : non seulement les coupures de courant coûtent cher aux pays mais, en plus, elles entretiennent le mécontentement social. Les gouvernements comme les sociétés d’électricité – en majorité publiques dans la zone – veulent donc à tout prix les éviter. Mais est-ce possible à court terme et de manière durable ? Au regard de la situation dans la région, on peut en douter. « En Afrique de l’Ouest, le taux d’accès à l’électricité est de 52 % en moyenne, avec des coupures d’électricité pouvant atteindre 80 heures par mois », notait la Banque mondiale (BM) en 2018.
Trois catégories de pays
Même s’il est difficile de dresser un état des lieux exhaustif, on peut établir trois catégories de pays.
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