Yassine Bouzrou, alias « Relaxator »

« Maghreb-France : les ténors du barreau » (1/4). Une ascension fulgurante. À 42 ans, ce Franco-Marocain s’est fait en quelques années une place de choix dans le milieu très fermé des avocats pénalistes de France. Il s’est en particulier fait connaître dans des affaires de violences policières illégitimes.

Yassine Bouzrou. © Joel Saget/AFP

FADWA-ISLA_2024

Publié le 28 février 2022 Lecture : 9 minutes.

Issu du dossier

Maghreb-France : les ténors du barreau

Yassine Bouzrou, Samia Maktouf, Karim Morand-Lahouazi, Yassine Yakouti… Ces avocats comptent aujourd’hui parmi les grands noms du barreau français. Comment ont-ils fait pour percer dans un milieu ultra concurrentiel et plutôt fermé ? Histoires de battantes et de battants qui se sont fait une place au soleil, malgré les tempêtes, les orages et les casseurs de jambes.

Sommaire

« Je finis toujours le travail pour lequel on me paie. » Cette réplique tirée du célèbre western « Le Bon, la Brute et le Truand », de Sergio Leone, est la citation préférée et la devise du pénaliste franco-marocain Yassine Bouzrou.

Entré il y a une quinzaine d’années (en 2007) presque par effraction dans ce milieu ultra fermé, d’ordinaire dominé par de grandes familles bourgeoises françaises, il figure aujourd’hui au classement GQ 2020-2021 des avocats les plus influents de France. Surtout depuis que son confrère et concurrent Eric Dupond-Moretti est passé de l’autre côté du miroir en troquant la robe noire d’avocat contre le costume de Garde des Sceaux.

Animal à sang-froid, précis, chirurgical, ce natif de Bezons affiche une moyenne de 7 relaxes sur 10 comparutions, au point d’être surnommé « Relaxator ». Une efficacité inégalée qui le fait trôner désormais, à 42 ans, en tête du très surveillé classement annuel des 30 meilleurs avocats de France du magazine GQ.

Pour ce faire, cet originaire de Tiznit, ville berbère du sud du Maroc, a développé son propre style, un subtil mélange d’indépendance et de ténacité.

Tempérament

Dès sa prestation de serment en octobre 2007, il s’installe directement à son compte, en s’appuyant sur une petite épargne accumulée grâce aux nombreux jobs exercés parallèlement à ses études de droit… Une expérience inédite dans le monde du barreau, où l’usage veut que les jeunes avocats passent d’abord par la case collaborateur.

Et pour ce premier cabinet, Bouzrou se choisit une adresse qu’il veut à la hauteur de ses ambitions : « J’ai tout de suite signé mon bail en optant pour un bureau certes modeste mais situé avenue des Champs-Élysées, une façon de me mettre en position pour accueillir tout de suite de très gros dossiers, comme l’aurait fait une banque privée ou un chirurgien esthétique. »

Turbulent et volontiers bagarreur, l’adolescent est accusé à tort et sans preuves d’avoir blessé un enfant

la suite après cette publicité

Né à Bezons en 1979 d’un père chauffeur-livreur et d’une mère garde-malade, il a grandi à la Cité Gaultier de Courbevoie (Hauts-de-Seine). C’est dans cette banlieue plutôt paisible que le futur ténor du barreau affute son tempérament de combattant, ainsi que son insatiable soif de justice et de liberté.

Bien s’informer, mieux décider

Abonnez-vous pour lire la suite et accéder à tous nos articles

Image
Découvrez nos abonnements
la suite après cette publicité

Dans le même dossier

[Série] Maghreb-France : les ténors du barreau

Samia Maktouf : médina de Tunis, avenue Montaigne, même combat