Burkina Faso : Paul-Henri Damiba face au casse-tête sécuritaire
En arrivant au pouvoir le 24 janvier, le lieutenant-colonel s’est engagé à lutter contre l’insécurité. Pourra-t-il mettre fin au blocus imposé par les jihadistes à la population de plusieurs villes du pays ?
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Paul-Henri Damiba à Ouagadougou, le 2 mars 2022. © ANNE MIMAULT/REUTERS
Est-ce la fin de la relative accalmie qu’avait connue la ville de Djibo ces dernières années ? Depuis une dizaine de jours, la route menant à cette ville de la région du Sahel a été bloquée par des jihadistes. « Djibo est totalement isolée. Des jihadistes ont empêché les camions de poursuivre leur voyage et leur ont intimé de faire demi-tour, rapporte le maire d’une ville voisine. Dans les quartiers périphériques comme dans certains villages de la zone, ils ont contraint les habitants à quitter leur maison. Ceux-ci se sont tous réfugiés dans le centre de la ville. »
La conséquence a été immédiate : des tensions sont apparues, car même les choses les plus élémentaires sont désormais difficiles à obtenir. « Nous commençons à manquer de vivres car il est impossible de se ravitailler. Tous les prix augmentent. Le carburant, qui était passé à 1 000 F CFA le litre (contre 615 F CFA à Ouagadougou), est maintenant introuvable. On commence à se battre autour des points d’eau », confie un habitant de la ville.
Représailles ?
Certains déplacés ont trouvé refuge chez des familles d’accueil, mais nombreux sont ceux qui dorment à la belle étoile. Dans cette zone où, traditionnellement, les populations sont des pasteurs nomades, le bétail est attaché ou parqué dans des enclos par manque de place et de pâturage. Selon plusieurs sources sur places, un des châteaux d’eau alimentant la bourgade a été saccagé par des hommes armés. Certaines antennes de téléphonie mobile ont aussi été détruites, réduisant les moyens de communication de la ville.
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