Algérie, Maroc, Tunisie : le Maghreb face à la crise ukrainienne

Prudence diplomatique, nécessité d’organiser le rapatriement de leurs ressortissants… Comment les États du Maghreb « gèrent » l’invasion russe de l’Ukraine.

Arrivée à Tunis d’étudiants rapatriés d’Ukraine à bord d’un avion militaire tunisien, le 1er mars 2022, à l’aéroport Tunis-Carthage. © Mahjoub Yassine/Sipa USA/SIPA

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Publié le 1 mars 2022 Lecture : 6 minutes.

Soulagement à Tunis. Le premier vol de rapatriement de ressortissants tunisiens depuis l’Ukraine a atterri sur le tarmac de l’aéroport Tunis-Carthage en début de matinée du 1er mars. Un événement anodin à l’aune du conflit entre Kiev et Moscou, mais ô combien important pour l’opinion tunisienne, qui n’aurait pas admis un raté de son ministère des Affaires étrangères.

Certains s’agaçaient que la diplomatie tunisienne n’aient pas vu venir la crise. « Ils ont nié l’existence d’un risque alors que les jeunes lançaient les premiers signaux de détresse sur les réseaux sociaux », déplore la mère d’une étudiante qui a rapatrié sa fille via Istanbul trois jours avant les premiers bombardements.

Ceux qui n’avaient pas pris leurs dispositions ont dû, dans la panique, contacter leurs représentations diplomatiques, qui n’ont réagi aux appels à l’aide qu’après la fermeture de l’espace aérien ukrainien aux vols civils le 24 février.

Une situation d’autant plus complexe que les étudiants tunisiens en Ukraine sont rattachés à l’ambassade de Tunisie… à Moscou. D’où la difficulté à mettre en place un plan d’évacuation alors que les frontières avec la Roumanie et la Pologne étaient prises d’assaut.

« Au lieu de réagir immédiatement, le gouvernement tunisien s’est d’abord concerté, puis a attendu le feu vert du président de la République Kaïs Saïed pour établir un pont aérien adossé à la logistique militaire », précise un ancien consul, qui rappelle qu’il a aussi fallu négocier le transit des Tunisiens par la Roumanie et la Pologne.

Deux poids, deux mesures

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