Mali-France : « Il faut poursuivre les coopérations locales, dans l’intérêt des populations »

Alors que Paris annonce le retour de tous ses coopérants présents au Mali, les collectivités territoriales françaises doivent poursuivre et consolider leurs partenariats avec leurs homologues sahéliens.

Arrivée à Bamako du nouveau président de la transition, Assimi Goïta, le 31 mai 2021 © Nicolas Réméné/Le Pictorium

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  • Cités unies France

    Réseau de solidarité entre collectivités territoriales françaises et autorités locales étrangères

Publié le 4 mars 2022 Lecture : 3 minutes.

À l’heure où le conflit en Ukraine occupe l’actualité internationale, il est important de ne pas oublier les autres régions du monde où les populations, elles aussi, fuient l’arbitraire et la violence. C’est notamment le cas au Sahel, où ce début d’année 2022 est marqué par de nouvelles crises. Au Mali, la décision de la junte militaire de reporter de plusieurs années la tenue d’élections démocratiques a conduit à un embargo de la Cedeao et à la dégradation sévère des relations entre le pays et ses partenaires bilatéraux et multilatéraux, entraînant le renvoi de l’ambassadeur de France au Mali et la décision de Paris de rappeler tous ses coopérants présents dans l’administration malienne.

Au Burkina Faso, le récent coup d’État militaire a été suivi par la suspension du pays de la Cedeao et par la dissolution des conseils des collectivités territoriales. Les pays du Sahel central subissent par ailleurs le joug des groupes terroristes : de larges parties des territoires échappent au contrôle des gouvernements centraux. Une escalade des tensions qui compromet les chances de trouver des solutions durables en faveur de la paix et de la stabilité dans la sous-région. Et aux enjeux sécuritaires s’ajoutent les défis climatiques et socio-économiques.

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« Double peine »

Les collectivités territoriales sahéliennes et françaises sont liées par de nombreux partenariats, solides et inscrits dans la durée, qui contribuent au développement des services de base pour les populations. Les coopérations décentralisées permettent de mener des projets au plus proche des réalités et de renforcer les relations de territoire à territoire, dans une logique de réciprocité. Face aux crises qui minent le Sahel depuis dix ans, les partenariats ont montré leur capacité de résilience, les pratiques ont été adaptées pour maintenir des liens d’amitié et de coopération forts. Ces relations entre collectivités locales doivent être maintenues et consolidées pour éviter que les populations ne subissent la « double peine » : situation de crise et retrait des partenariats.

Nous, élues et élus de collectivités territoriales françaises, appelons au maintien du dialogue

L’efficacité de la gestion de crise dépend aussi beaucoup de la capacité des autorités locales à prendre en main l’action de proximité. Si la solidarité au sein des territoires français a montré toute son efficacité lors des premiers confinements, elle n’a pas de sens si elle se limite aux frontières de notre pays ou même à celles de l’Union européenne. Elle doit aussi être internationale, nous devons agir ensemble pour soutenir nos partenaires sahéliens qui vivent des situations de crise et sont confrontés à l’accueil et à la gestion de plus de 2,5 millions de personnes déplacées en raison de la menace terroriste.

Partenaires et amis

Ainsi, nous, membres de Cités Unies France, qui sommes élues et élus de collectivités territoriales françaises – maires, présidentes et présidents de conseils départementaux et régionaux, d’intercommunalités, responsables d’associations nationales d’élues et élus locaux –, toutes et tous engagés souvent de longue date dans des projets de coopérations avec nos partenaires sahéliens qui sont nos amis, appelons au maintien du dialogue, seul cadre dans lequel peut s’inscrire un retour de la paix au Sahel.

Nous exprimons notre solidarité vis-à-vis de nos collectivités partenaires au Sahel, plaidons pour la consolidation des coopérations de territoire à territoire pour accompagner et faciliter un retour à une situation pacifiée entre les États. Nous nous engageons à poursuivre nos partenariats de coopération, au profit des populations et dans des conditions de sécurité pour les personnes qui mènent les projets.

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