Pétrole : l’Algérie de retour à un million de barils par jour

Avec l’accord des pays de l’Opep+, Alger veut enfin retrouver ses niveaux de production d’avant la crise. Et cela alors que les cours explosent avec la guerre en Ukraine.

Publié le 5 mars 2022 Lecture : 2 minutes.

Début mars à Alger, le ministre de l’Énergie et des Mines, Mohamed Arkab, a annoncé que la production pétrolière de l’Algérie dépassera le million de barils par jour (1 002 000 mb/j précisément) au mois d’avril. La hausse sera équivalente à 10 000 barils par jour supplémentaires par rapport au mois de mars. Cette déclaration à la presse se tenait dans le cadre de la 26e réunion ministérielle de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep+), consacrée notamment à l’examen de la situation du marché pétrolier mondial et ses perspectives d’évolution à court terme.

“Les pays signataires de la déclaration de coopération de l’Opep+ ont décidé de poursuivre la hausse globale en injectant 400 000 b/j supplémentaires sur le marché au mois d’avril prochain”, a indiqué Mohamed Arkab, rappelle l’agence officielle APS.

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Depuis le mois d’août 2021, les pays membres de l’Opep, et d’autres gros producteurs comme la Russie coordonnant leur production au sein du dénommé Opep+, se sont engagés à augmenter la production de pétrole à hauteur de 400 000 barils par jour, et ce, jusqu’à rattraper la réduction de la production de 5,6 mb/j qui a eu lieu en 2020. Sur l’année 2021, la production des pays membres de l’Opep se chiffrait à 26 millions de barils par jour. En janvier 2022, elle a atteint 28 millions de b/j.

Une réduction de la production concertée

Particulièrement instable depuis la crise sanitaire, le prix du baril a connu une forte chute avec la crise du Covid-19 en passant de 64 dollars en moyenne en 2019 à 42 dollars en 2020 avant de remonter à 71 dollars en 2021, selon les dernières estimations de l’Agence d’information sur l’énergie aux États-Unis (EIA). Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, les prix ont encore grimpé nettement. Le 4 mars à la clôture des Bourses, le baril de brent s’échangeait à 118 dollars, en hausse de 6,93 % par rapport à la veille.

Les taux de vaccination en hausse, l’assouplissement des restrictions liées à la pandémie et la croissance économique ont entraîné une augmentation de la demande mondiale de pétrole en 2021. Cela alors qu’en décembre 2020, les pays membres de l’Opep+ annonçaient lors de la 12e réunion ministérielle qu’ils continueraient à limiter les augmentations de production tout au long de 2021 afin de favoriser des prix du pétrole brut plus élevés.

En Algérie, après une production moyenne de 897 000 barils par jour en 2020 et 908 000 barils par jours en 2021, le passage au million de barils en avril permettra ainsi au pays de retrouver un rythme de production se rapprochant de son niveau avant la crise sanitaire, se chiffrant à 1 023 000 b/j en 2019 selon le rapport annuel 2020 de l’Opep+. À son niveau le plus haut ces cinq dernières années en 2016 avec 1 146 000 b/j, ce chiffre n’a fait que décroître avec le temps, passant ainsi à 1 059 000 b/j en 2017 puis 1 040 000 b/j en 2018. En janvier 2021, une note du ministère Algérien de l’Énergie indiquait qu’un total de « 1 853 milliards de dinars [11,4 milliards d’euros] de fiscalité pétrolière a été versé au trésor public, durant l’année 2020, en baisse de 31 % rapport au montant de 2019 ».

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