Tunisie : pénurie des denrées de base à un mois du ramadan
Dépendante du blé ukrainien, la Tunisie connaît une pénurie sans précédent des produits de première nécessité. Une situation qui devrait s’aggraver avec la levée prochaine des compensations de l’État et la flambée du prix du baril.
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File d’attente devant une boulangerie, le 8 mars, à Tunis. © Yassine Mahjoub
« Nous en sommes à parler de la disponibilité des aliments de base au lieu de prendre des dispositions pour parer aux contraintes dues aux bouleversements internationaux », a déploré Noureddine Taboubi, secrétaire général de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), lors d’une conférence de presse, le 7 mars. Il faut remonter à l’indépendance, en 1956, voire à la Seconde Guerre mondiale, pour trouver une telle situation de précarité alimentaire dans l’histoire récente de la Tunisie.
Le sucre, la farine, la semoule, l’huile, les pâtes, le riz et les médicaments sont devenus introuvables. Les grands magasins et les petites épiceries sont pris d’assaut, mais les rayons demeurent désespérément vides. C’est la difficulté de s’approvisionner en pain et en farine qui inquiète le plus la population après la fermeture de certains fournils. « C’est terrible de voir des longues files devant les nombreuses boulangeries d’El Mar [dans la Médina de Tunis] et l’air défait de ceux qui repartent les mains vides. D’habitude, c’est un quartier vivant populaire, gai », raconte un riverain. Ces scènes rappellent des temps de disette que l’on croyait révolus. Le pays n’arrive plus joindre les deux bouts.
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