France-Rwanda : le souffle des missiles

« Attentat du 6 avril 1994 » : un crime sans coupables (3/3). En 2012, une expertise judiciaire permet enfin de déterminer le lieu d’où ont été tirés les missiles qui ont abattu l’avion de Juvénal Habyarimana. Il s’agit du camp des extrémistes hutu. L’instruction française bascule alors…

Le juge Marc Trévidic (à g.) et les experts venus à Kigali en 2010. © Montage JA-Mark Terrill / AFP

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Publié le 10 mars 2022 Lecture : 4 minutes.

Reste un ultime épisode, et non des moindres, à cette interminable saga. En septembre 2010, pour la première fois depuis l’ouverture de l’information judiciaire, en 1998, des magistrats français se rendent au Rwanda, sur les lieux de l’attentat. Sept experts les accompagnent : deux spécialistes des missiles sol-air, deux spécialistes des accidents aériens, un pilote de Falcon 50 et deux géomètres. Un acousticien interviendra ultérieurement, depuis la France.

Leur rapport, rendu en janvier 2012, fait l’effet d’une bombe. D’abord, parce qu’au terme d’une vaste étude topographique, menée depuis les zones possibles du tir, les experts en balistique sont catégoriques. « L’expertise, absolue et incontournable, de ce dossier a conclu que le tir ne pouvait venir que du camp militaire Kanombe ou de son environnement immédiat », explique Me Léon Lef Forster, qui, avec Bernard Maingain, défend les Rwandais mis en cause. Or il était impossible à un commando du Front patriotique rwandais (FPR) de s’infiltrer dans ce périmètre, strictement gardé par deux bataillons d’élite du régime.

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