Gaz russe : comment l’Afrique peut aider l’Europe

Pour s’affranchir du gaz russe d’ici à 2027, l’Europe va devoir diversifier ses approvisionnements. Les pays africains pourraient-ils représenter une bonne option ? La réponse en infographies.

Gazoduc sur la centrale d’Afam VI de Port Harcourt, au Nigeria

MARIE-TOULEMONDE_2024

Publié le 31 mars 2022 Lecture : 2 minutes.

Douze jours après le début de l’offensive russe en Ukraine, la Commission européenne publiait, le 8 mars, une feuille de route, « REPowerEU », détaillant la stratégie de l’Europe pour s’affranchir de sa dépendance au gaz russe – 35 % de sa consommation – de deux tiers avant la fin de l’année, et de 100 % à compter de 2027, en cherchant d’autres fournisseurs et en misant notamment sur le gaz naturel liquéfié (GNL).

Algérie, Nigeria et Tanzanie sur les rangs

Un changement radical de paradigme qui pourrait constituer une belle opportunité pour certains pays du continent. L’Afrique fournit actuellement 10 % du gaz européen et dispose d’un réseau de gazoducs connectant sa partie septentrionale au Vieux Continent. De plus, grâce à ses réserves en eaux profondes et aux mégaprojets de gaz naturel liquéfié (GNL) situés au Mozambique, au Sénégal et en Mauritanie, la production de gaz de l’Afrique subsaharienne devrait doubler d’ici à 2030, selon une étude publiée le 23 février par le cabinet de conseil norvégien Rystad Energy.

Le 17 février, avant même le début des hostilités, alors que Vladimir Poutine massait ses troupes et ses blindés aux abords des frontières ukrainiennes, le Niger, le Nigeria et l’Algérie ont signé une déclaration commune ressuscitant le projet de construction d’un gazoduc transsaharien, un mégaprojet vieux de quatre décennies traversant les trois pays.

Le 27 février, Toufik Hakkar, PDG de Sonatrach, a annoncé que l’entreprise publique algérienne se tenait prête à fournir plus de gaz à l’Union européenne « en cas de difficulté ». Quelques jours plus tard, l’italien Eni affirmait à son tour être en mesure d’accélérer la production dans les pays où il œuvre : l’Algérie, l’Égypte, le Congo, l’Angola, le Nigeria et le Mozambique. De son côté, lors d’un entretien accordé à The Africa Report, la présidente tanzanienne Samia Suluhu Hassan déclarait avoir des discussions avancées avec TotalEnergies.

Retour du gaz ?

Si elles prennent un relief particulier au regard de l’explosion des cours du gaz, ces multiples annonces s’inscrivent dans une tendance de fond. Paradoxalement, alors que le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) ne cesse de pointer la responsabilité majeure du gaz dans le réchauffement climatique, la quête d’une transition énergétique dite verte a redoré son image ces dernières années. Très polluant, certes, mais un peu moins que le pétrole et le charbon, le gaz est souvent présenté comme le « meilleur combustible » possible pour cette transition et bénéficie en outre de l’engouement suscité actuellement par l’hydrogène .

Mais, si les espoirs d’un développement exponentiel de la filière gazière attirent les investisseurs en masse, à très court terme, peu de projets semblent suffisamment mûrs pour répondre à la demande européenne. Quels sont les principaux producteurs de gaz du continent ? Quels pays pourraient réellement fournir à court ou moyen terme les ressources suffisantes pour répondre à la demande européenne ? Décryptage en infographies.

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