Tchad : dans les coulisses du pré-dialogue de Doha

Ouvert le 13 mars au Qatar, le pré-dialogue tchadien qui doit mener à un dialogue autour de la transition à N’Djamena en mai a bien failli tourner court. Les demandes des opposants étant maintenant entre les mains du CMT, des dizaines de chefs de l’opposition et de la rébellion patientent dans la capitale qatarie. Reportage.

Le ministre d’État aux Affaires étrangères du Qatar, Sultan bin Saad Al-Muraikhi (R), salue le Premier ministre tchadien, Albert Pahimi Padacke, au début des négociations de paix sur le Tchad, à Doha, la capitale du Qatar, le 13 mars 2022. © KARIM JAAFAR/AFP

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Publié le 31 mars 2022 Lecture : 6 minutes.

« C’est le Retaj, dans la zone de l’ambassade de France », précise le message de ce chef politico-militaire. Mariott, Rotana, Retaj, Sheraton, Hilton, Four Seasons… En une vingtaine de jours de présence au Qatar, les quelque 300 participants au pré-dialogue tchadien ont eu le temps d’apprendre la carte hôtelière d’une capitale parsemée de cinq-étoiles.

Depuis le 13 mars, l’émirat du Qatar accueille le pré-dialogue tchadien, qui met aux prises une soixantaine de mouvements politiques et rebelles et le Conseil militaire de la transition (CMT), dirigé par Mahamat Idriss Déby Itno, homme fort du Tchad depuis la mort au front de son père, en avril 2021.

Les participants doivent parvenir à un accord sur les conditions préalables à un dialogue national inclusif prévu à N’Djamena, le 10 mai. Car pour dialoguer, il faut pré-dialoguer. C’est-à-dire obtenir notamment des garanties sur la sécurité des opposants et rebelles, dont certains combattent le pouvoir depuis trente ans. « Le début a été très laborieux », confie Abdelkerim Yacoub Koundougoumi, coordinateur du mouvement Projet pour une alternative crédible au Tchad (PACT), que nous retrouvons à la sortie du Sheraton, sur la corniche de Doha, entre les consultants en costume cintré venus assister au Forum international.

« Le Qatar se présentait d’abord en facilitateur et non en médiateur. On a donc exigé que Doha se prononce plus clairement sur son rôle », poursuit ce représentant de la société civile. « Un face-à-face avec le gouvernement était hors de question pour nous », explique de son côté Mahamat Mahdi Ali, fondateur du Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (FACT). C’est en combattant ce groupe rebelle qu’Idriss Déby Itno a été tué.

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