Maroc-Espagne : Pedro Sánchez, chronique d’une inflexion idéologique
Attendu ce 7 avril à Rabat, le chef du gouvernement espagnol avait, contrairement à ses prédécesseurs, toutes les cartes en main pour prendre et assumer sa décision sur le Sahara. Radiographie d’un revirement politique et idéologique.
« Le nouveau chemin que nous empruntons est celui de la politique du réel », déclarait, mercredi 30 mars, devant le Congrès espagnol, le Premier ministre Pedro Sánchez, appelé à s’exprimer sur ses récentes prises de position sur les deux sujets à l’ordre du jour : la guerre en Ukraine et la question du Sahara occidental.
Sur le second sujet, le chef du gouvernement, attendu avec son ministre des Affaires étrangères ce 7 avril, à Rabat, où il sera reçu par le roi Mohammed VI, tout juste rentré d’un séjour au Gabon, s’est appliqué à défendre son changement de cap récent, en évoquant notamment l’ouverture d’une « fenêtre d’opportunité » pouvant aboutir au règlement d’un conflit vieux de quarante ans.
Durant son grand oral, Pedro Sánchez a également regretté que le contexte international actuel n’ait pas conduit la classe politique espagnole à serrer les rangs. « Que doit-il encore se passer pour que nous agissions ensemble ? », a-t-il déploré, alors qu’au même moment se tenait, en dehors des enceintes du Congrès, une manifestation organisée par des associations en soutien à l’indépendance du Sahara occidental.
Madrid a reconnu, le 18 mars, le plan d’autonomie marocain comme « la base la plus sérieuse, réaliste et crédible pour la résolution du différend relatif au Sahara occidental », et a fait part de sa volonté de « construire une nouvelle relation fondée sur la transparence et la communication permanente » avec le royaume chérifien. Une décision aussitôt dénoncée par Alger, qui a évoqué une « trahison » et procédé au rappel immédiat de son ambassadeur en Espagne.
Influence américaine
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