Tchad : le pré-dialogue patine, le dialogue national inclusif est reporté

Prévu le 10 mai, le dialogue tchadien a été repoussé à une date « ultérieure », tandis que les négociations préalables avec les groupes rebelles s’éternisent au Qatar.

Des pariticpants au pré-dialogue pour la paix au Tchad, lors de leur ouverture, à Doha (Qatar), le 13 mars 2022. Participants take their seats on the podium as the Chad Peace Negotiations start in Qatar’s capital Doha, on March 13, 2022. © KARIM JAAFAR/AFP

Publié le 2 mai 2022 Lecture : 2 minutes.

La demande initiale émane du Qatar, médiateur dans le « pré-dialogue » qui s’est ouvert il y a un mois et demi à Doha. Ce 1er mai, N’Djamena a formellement « donné son accord » au report du dialogue en lui-même. Celui-ci devra déboucher sur une remise du pouvoir aux civils.

Le ministère tchadien des Affaires étrangères n’a pas donné de nouveau calendrier, mais il a évoqué un « accord des plus hautes autorités de la Transition pour un report du Dialogue national inclusif à une date ultérieure qui sera retenue après consultations avec les institutions et les acteurs politiques pertinents ».

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Le 20 avril 2021, l’armée annonçait que le président Idriss Déby Itno, qui dirigeait le Tchad depuis plus de trente ans, avait été tué au front. Le même jour, son fils Mahamat Idriss Déby Itno, jeune général de 37 ans, était proclamé « président de transition ». Le Conseil militaire de transition (CMT) dissolvait immédiatement le Parlement, congédiait le gouvernement et abrogeait la Constitution. Mais il promettait des « élections libres et démocratiques » après une transition de 18 mois, organisées au terme d’un dialogue national inclusif (DNI) avec les oppositions politiques et armées.

Pré-dialogue laborieux

Après maints atermoiements, la date de ce dialogue avait été fixée au 10 mai 2022, dans le sillage d’un « pré-dialogue » de paix laborieusement lancé le 13 mars avec les innombrables groupes rebelles qui contestaient le pouvoir d’Idriss Déby Itno depuis trois décennies.

Mais la junte et quelque 250 représentants d’une cinquantaine de mouvements armés refusent de se parler directement à Doha, tandis que le médiateur qatari peine à faire progresser les pourparlers. D’autant que l’un des plus puissants mouvements rebelles, le Conseil de commandement militaire pour le salut de la République (CCMSR), a claqué la porte début avril.

Le surlendemain, la plateforme Wakit Tama, qui regroupe la grande majorité de l’opposition non armée, a suspendu sa participation à la préparation du dialogue en accusant N’Djamena de provoquer délibérément « l’enlisement » du pré-dialogue de Doha et de perpétuer « la violence des forces de sécurité et les violations des droits humains ».

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Dans ce contexte, le dialogue national promis aux Tchadiens et à la communauté internationale paraît compromis, tout comme la tenue des élections, théoriquement prévues pour le second semestre 2022.

« Sur le bon chemin »

Le 1er mai, dans l’après-midi, le Qatar a appelé N’Djamena à reporter l’ouverture du DNI, invoquant malgré tout des négociations qui sont « sur le bon chemin et enregistrent des progrès significatifs ».

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Quelques jours après la prise du pouvoir de Mahamat Idriss Déby Itno, le CMT avait annoncé que la période de transition de 18 mois pourrait être prorogée une fois, tout en promettant que les généraux, le président de la transition en tête, ne se présenteraient pas aux futures élections. Paris, l’Union européenne (UE) et l’Union africaine (UA), qui ont immédiatement adoubé le fils du défunt président, avaient alors demandé que la transition n’excède pas 18 mois.

(Avec AFP)

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