Cinéma : « La Marche », mille kilomètres à pied contre le racisme
En 1983, ils marchaient contre le racisme… Trente ans plus tard, la haine de l’autre est toujours là. Un film, qui sort ce mercredi en France, le rappelle.
Les équipes chargées de la promotion du film La Marche, projeté à partir de mercredi 27 novembre dans les cinémas français, ont axé toute leur stratégie marketing sur la présence à l’écran de l’irrésistible et fort "bankable" trublion Jamel Debbouze. Mais ce n’est pas pour sa performance d’acteur qu’il faut aller voir ce long-métrage signé Nabil Ben Yadir, librement inspiré de la marche pour l’égalité et contre le racisme de 1983. Non, il faut y aller pour la performance d’acteur du toujours très juste Olivier Gourmet, pour celle de Lubna Azabal ou pour celle de Hafsia Herzi. Eux portent ce film tout du long et permettent souvent de le sortir de l’ornière didactique dans laquelle il aurait tendance à s’enfoncer. On pourrait faire la fine bouche, mais en ces temps où la parole raciste trouve trop souvent à s’exprimer sans garde-fous, ce genre de film demeure indispensable. Le diffuser dans les salles de classe serait sans doute faire oeuvre de salut public, ce d’autant que le réalisateur a cherché à en actualiser les problématiques, n’hésitant pas à aborder la question homosexuelle comme le repli identitaire de certaines communautés, parfois elles-mêmes xénophobes. Ravivons la flamme de l’antiracisme, et contre l’obscurantisme emmenons nos enfants dans les salles obscures ! Même s’ils sont beaucoup trop jeunes pour rire d’un happy end "mitterrandolâtre" presque gênant.
L’affiche du film La Marche, sorti le 27 novembre. © DR
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